Georg Elser a donné sa vie pour lutter contre le nazisme. © iStock

Georg Elser, l’homme qui aurait pu tuer Hitler

Stagiaire Le Vif

Longtemps perçu comme un traitre pour son attentat manqué contre Hitler en 1939, Georg Elser représente aujourd’hui une des plus belles histoires de la résistance au nazisme.

Le 8 novembre 1939, à treize petites minutes près, la Deuxième Guerre mondiale aurait pu prendre une tournure totalement différente. Ce jour-là, à 21h07, Hitler termine son traditionnel discours à la brasserie Bürgerbraükeller, à Munich, pour célébrer son coup d’état manqué de 1923. Habituellement, le Führer quitte les lieux vers 22h, après avoir échangé avec les membres de la vieille garde de son parti nazi. Mais cette année-là, l’Allemagne est en guerre et Hitler est davantage préoccupé par ses plans de guerre que par de longues soirées de fête. Il rentre à Berlin immédiatement après.

Treize minutes après son départ, une bombe installée sous l’estrade explose. Le bilan est lourd : huit morts et plus de soixante blessés. Elser est déjà loin, parti en direction de la frontière suisse, mais la Gestapo ne mettra pas longtemps à le rattraper. L’homme s’était fait embauché à la brasserie quelques semaines avant pour pouvoir mettre en place son plan.

Il n’avait rien d’un assassin et ne faisait partie d’aucun groupe politique, pas même les services secrets britanniques comme les nazis l’ont longtemps pensé. Originaire du petit village de Hermaringen dans le sud de l’Allemagne, il exerçait en tant que menuisier avant de se tourner, au début des années 30, vers la résistance. Pas vraiment le profil d’une personne qui aurait pu chambouler l’histoire mondiale.

Bouleverser l’histoire

Malgré l’échec de sa tentative et sa condamnation à mort en 1945 (il avait été gardé prisonnier par les services secrets allemands pour servir de témoin), Georg Elser a marqué l’histoire de son pays, mais aussi mondiale. L’historien Gilbert Badia, dans Ces allemands qui ont affronté Hitler, confirme l’importance du personnage : « Si on avait décidé d’ériger un monument, un seul, pour commémorer la lutte des Allemands et Allemandes qui ont risqué leur vie pour mettre un terme aux horreurs du régime nazi, c’est à Elser qu’il aurait fallu le dédier ».

Un film retraçant tout son parcours et l’élaboration de son plan, Un héros ordinaire d’Olivier Hirschbiegel, sortira dans les salles au début du mois de septembre. Il y raconte le paradoxe entre un personnage banal, un homme du peuple et un acte extraordinaire qui aurait pu changer le cours de l’histoire.

C. Ledun

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