Image d'illustration. Des militaires chinois qui s'entraînent lors d'un exercice. © Reuters

Gaz sarin, moutarde, VX ou chlore: ces armes chimiques interdites

Le Vif

Quels sont les principales types d’armes chimiques létales ? Le point sur les armes chimiques interdites après l’attaque meurtrière aux « gaz toxiques » hier en Syrie et pour laquelle le régime de Bachar al-Assad a été mis en cause.

En 2013, le gouvernement syrien a ratifié la Convention sur l’interdiction des armes chimiques. Et la Syrie est censée avoir détruit son arsenal chimique aux termes d’un accord américano-russe. Mais le régime a été suspecté à plusieurs reprises d’avoir à nouveau utilisé des armes chimiques et mené des attaques au chlore.

– Gaz sarin –

Le gaz sarin est un puissant gaz neurotoxique mortel, inodore et invisible, découvert en 1938 en Allemagne.

Le régime syrien a été accusé d’avoir utilisé du gaz sarin le 21 août 2013 dans l’attaque de localités aux mains des rebelles en périphérie de Damas, ayant fait au moins 1.429 morts, dont 426 enfants, selon les Etats-Unis.

Même s’il n’est pas inhalé, le simple contact avec la peau de ce gaz organophosphoré bloque la transmission de l’influx nerveux et entraîne la mort par arrêt cardio-respiratoire. La dose létale est d’un demi-milligramme pour un adulte.

Les victimes se plaignent d’abord de maux de tête violents et présentent des pupilles dilatées. Surviennent ensuite convulsions, arrêts respiratoires et coma précédant la mort.

Il a été aussi utilisé comme arme chimique lors du conflit Iran-Irak dans les années 1980, puis par la secte « Aum Vérité Suprême » dans un attentat perpétré le 20 mars 1995 dans le métro de Tokyo.

– Gaz moutarde –

Le moutarde, utilisé initialement durant la Première guerre mondiale, est un gaz de combat asphyxiant.

En août 2016, des enquêteurs de l’ONU ont accusé le groupe jihadiste Etat islamique (EI) d’avoir utilisé du gaz moutarde à Marea, dans la province d’Alep (nord de la Syrie), le 21 août 2015.

Ce gaz toxique vésicant (sulfure d’éthyle dichloré) est également nommé « ypérite » du nom de la ville d’Ypres (nord-ouest de la Belgique) près de laquelle il servit pour la première fois en juillet 1917, à l’initiative des Allemands.

Le gaz moutarde a marqué la mémoire collective en raison des horribles lésions qu’il inflige et de la terreur qu’il inspire.

Par contact, il couvre la peau de cloques très douloureuses tandis que les yeux sont irrités, les paupières enflammées se ferment et rendent momentanément aveugle. Des hémorragies internes et externes se développent et détruisent les poumons. Les patients mettent 4 à 5 semaines à décéder d’un oedème pulmonaire.

– VX –

Le VX, agent neurotoxique, est encore plus puissant que le sarin.

Il attaque rapidement le système nerveux. Une haute dose peut tuer en quelques minutes quand elle est inhalée, dans la mesure où le gaz innervant se répand rapidement dans les vaisseaux sanguins transportant le sang dans les poumons et les autres organes vitaux.

Selon un document de l’UE, consulté en mai 2015, des inspecteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) ont découvert des traces d’éléments entrant dans la fabrication de gaz sarin et de gaz VX sur un site non déclaré en Syrie.

– Chlore –

La Convention sur les armes chimiques interdit l’utilisation de produits tels que le chlore à des fins militaires.

En mars 2015, l’ONU a adopté une résolution condamnant l’utilisation du gaz de chlore comme arme chimique dans le conflit syrien.

Une mission d’enquête des Nations unies et de l’OIAC a déterminé que le régime syrien avait mené au moins trois attaques au chlore en 2014 et 2015.

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