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G8 : ce qu’il faut retenir du sommet de Camp David

Croissance, Grèce, Iran, Syrie, etc. : le point sur les principaux dossiers abordés par dirigeants des huit pays les plus industrialisés, ce samedi à Camp David.

Croissance et emplois pour la zone euro

A Camp David, la situation de l’Europe était dans tous les esprits depuis l’ouverture du sommet du G8 vendredi. Dans le communiqué final du sommet, les dirigeants des huit pays plaident pour une zone euro « forte et unie » qui inclut la Grèce, et s’engagent à « encourager la croissance et les emplois », tout en luttant contre les déficits. « Le rétablissement de l’économie mondiale montre des signes prometteurs, mais des vents contraires importants persistent, préviennent-ils. Nous sommes déterminés à prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer et revigorer nos économies. » Signe de leurs différences de stratégie, ils reconnaissent aussi que les mesures à prendre « ne sont pas les mêmes » pour tous.

Candidat à sa réélection le 6 novembre, Barack Obama surveille de près la situation en Europe. Dès samedi matin, il avait rapidement cherché à rassurer les marchés financiers face aux difficultés des banques espagnoles et au risque de voir la Grèce quitter la zone euro.

L’Allemagne isolée sur l’austérité

Angela Merkel, la chancelière allemande, se retrouve de plus en plus isolée en tant que tenante d’une stricte discipline budgétaire. Dès vendredi, donnant le ton du sommet, Barack Obama s’était aligné sur la position de François Hollande, qui prône des mesures d’incitation à la croissance: il a plaidé pour « une approche responsable, qui soit couplée avec un programme de croissance forte ».

« L’Allemagne est presque complètement isolée », avait déclaré dès les premières heures du sommet Domenico Lombardi, ancien responsable du Fonds monétaire international.(…) Il est maintenant clair que la Grèce est devenue une crise systémique. »

Sur le nucléaire iranien, unité et fermeté

Autre gros dossier du G8: les pourparlers sur le nucléaire iranien. Barack Obama a misé sur une démonstration d’unité et de fermeté: « Nous sommes unis dans notre approche de l’Iran. Je pense que nous sommes tous d’accord sur le fait que l’Iran a le droit à un [programme] nucléaire pacifique, mais que ses violations continuelles des règles internationales et son incapacité à prouver jusqu’ici qu’il n’essaie pas de le militariser constituent un grave motif d’inquiétude pour nous tous », a-t-il déclaré.

Cette position intervient à l’orée d’une semaine cruciale dans ce dossier. Dimanche, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le Japonais Yukiya Amano, va entamer une visite de deux jours à Téhéran pour demander à l’Iran une plus grande coopération. Et mercredi à Bagdad, les responsables iraniens rencontreront le Groupe « 5+1 », un peu plus d’un mois après une reprise de contact à Istanbul, jugée « constructive et utile » par la représentante de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton.

Un oeil sur le pétrole, sans mesures précises

Alors que des sanctions contre le secteur pétrolier iranien doivent prendre effet en juillet, les dirigeants du G8 ont aussi affirmé être prêts à prendre des mesures, sans préciser lesquelles, pour assurer l’approvisionnement du marché mondial en pétrole. « Vu la probabilité de davantage de coupures dans l’approvisionnement de pétrole et l’augmentation de la demande attendue dans les prochains mois, nous surveillons de près la situation et sommes prêts à appeler l’Agence internationale de l’énergie à prendre les mesures nécessaires afin d’assurer que le marché est correctement approvisionné », indique un communiqué diffusé pendant le sommet de Camp David.

Le dossier syrien face au blocage russe

Sur le cas de la Syrie, Barack Obama a évoqué la nécessité d’un « processus politique » s’engageant « plus rapidement » dans ce pays, théâtre d’une révolte réprimée dans le sang par le régime de Bachar al-Assad. Une formulation vague qui n’a pas pu camoufler le différend persistant avec Moscou, dont la position sur son allié syrien n’a pas changé. Un conseiller du Kremlin, Mikhaïl Margelov, a estimé samedi qu’il « ne peut pas y avoir de changement de régime par la force ».

Un haut responsable de la délégation russe, qui accompagne le Premier ministre Dmitri Medvedev au G8, a d’ailleurs indiqué que la Syrie ne faisait pas encore l’objet d’un accord dans le communiqué final qui doit être publié ce samedi. Dimitri Medvedev a été délégué au G8 par le président Vladimir Poutine, absent de marque de ce sommet.

Le retrait français d’Afghanistan, « non-négociable » « J’ai rappelé devant le président Obama que j’avais fait la promesse de retirer nos troupes de combat d’Afghanistan à la fin 2012, a déclaré François Hollande dès les premières heures de sa visite. J’ai également précisé qu’il y aurait toujours un soutien sous une autre forme. » Lors de sa conférence de presse, il a assuré que « le retrait [n’était] pas négociable. Le retrait des forces combattantes, c’est une décision de la France et cette décision sera appliquée ».

« J’ai conscience que la France est dans une alliance, qu’elle est engagée dans les opérations depuis longtemps, donc elle doit faire ses choix en bonne intelligence, en bonne association avec ses alliés et notamment nos partenaires américains », a ajouté le nouveau président.

Outre le sommet du G8, la situation en Afghanistan sera aussi au menu du sommet de l’Otan qui commencera à Chicago, troisième étape d’un marathon diplomatique entamé mardi.

Levif.be, avec Lexpress.fr

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