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Fusillade dans un lycée en France: le point

Le Vif

Un adolescent de 17 ans, qui a agi sans motivation terroriste, a ouvert le feu jeudi dans son lycée, faisant une dizaine de blessés légers avant d’être interpellé et suscitant une brève panique dans une France encore traumatisée par les attentats.

Cette fusillade survenue à Grasse (sud-est) intervient alors que le pays est placé sous le régime exceptionnel de l’état d’urgence depuis la vague d’attentats jihadistes sans précédent de 2015 et 2016, qui fait craindre aux autorités de nouvelles attaques.

« Aucun lien ne peut être envisagé avec une entreprise terroriste », a déclaré la procureure de Grasse, Fabienne Atzori, lors d’une conférence de presse.

Les motivations du jeune homme, qui n’a opposé « aucune résistance » lors de son arrestation, « semblent liées aux mauvaises relations qu’il entretiendrait avec d’autres élèves » de l’établissement, a-t-elle ajouté.

« L’acte fou d’un jeune homme fragile et fasciné par les armes »

« Il s’agit visiblement de l’acte fou d’un jeune homme fragile et fasciné par les armes à feu », a estimé la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem, qui s’est immédiatement rendue sur place. Le jeune a été placé en garde à vue pour « tentatives d’assassinats ».

« Nous sommes passés à côté du pire », a souligné la ministre, rendant hommage au courage du proviseur de l’établissement « qui s’est précipité vers (le jeune homme) pour le raisonner: il a été héroïque (…) et c’est comme cela qu’il a été blessé par balles ».

Au total, une dizaine de personnes ont été blessées ou choquées, selon la procureure.

Elève du lycée Alexis de Tocqueville, le jeune « est entré dans l’établissement aux alentours de 12H30 (11H30 GMT), il était armé avec un fusil de chasse », selon les autorités locales. « Il a agressé, pour des motifs qui restent à déterminer, le proviseur et trois autres de ses camarades », ont-elles précisé.

Le suspect interpellé en possession de plusieurs armes dont un fusil à pompe et une grenade, pourrait souffrir de « problèmes psychologiques », a déclaré de son côté le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Estrosi.

Sur des comptes Facebook, Twitter et Youtube correspondant au nom du suspect, on pouvait voir plusieurs photos et vidéos de tuerie comme celle de Columbine aux Etats-Unis, une fusillade dans un lycée du Colorado qui avait 13 morts en 1999, ainsi qu’une vidéo d’une personne avec un masque de clown brandissant un pistolet.

Hélicoptère et forces spéciales

Une élève de 15 ans, Mokhtaria, fumait avec des amis dans le garage à motos du lycée lorsque les tirs ont retenti: « On a entendu des coups de feu » et « on a vu plein de gens descendre en criant: +Y’a un taré qui tire sur les gens!+ On est partis en courant », témoigne-t-elle.

« On a été sauvés par la clope! » conclut sa copine Audrey.

Policiers aux ronds-points, hélicoptère dans le ciel, membres des forces spéciales fouillant le lycée: la tension était encore palpable dans les rues de Grasse jeudi après-midi.

La fusillade a entraîné le déclenchement par les autorités de l' »alerte attentat » sur l’application pour smartphones destinée à prévenir la population. Tous les établissements scolaires de la ville ont été confinés et le recteur a demandé aux parents de ne pas s’y rendre.

Après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts), les autorités avaient demandé aux établissements scolaires, directement menacés par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), de mener des exercices d’entraînement dans leurs enceinte en cas d’attaques.

Pratiquement au même moment, un colis piégé a explosé au siège du Fonds monétaire international (FMI) jeudi à Paris, faisant un blessé. Cet acte a été qualifiée d’attentat par le président socialiste François Hollande.

Le chef de l’Etat a estimé que ces deux événements – à moins de quarante jours du premier tour de l’élection présidentielle – étaient de nature à « justifier l’état d’urgence », instauré après les attentats du 13 novembre 2015 et en vigueur jusqu’au 15 juillet.

Ces vingt dernières années, des élèves ont été blessés ou tués par balle dans l’enceinte scolaire mais la France a jusqu’ici échappé à des tueries de masse comme aux Etats-Unis, en Allemagne ou en Finlande, notamment en raison d’un contrôle plus strict de la détention d’armes.

Le point:

Voici ce que l’on sait de cette fusillade, relativement rare en France, mais qui intervient dans un climat tendu à 40 jours de l’élection présidentielle et dans un pays en état d’urgence depuis la vague d’attentats de 2015 et 2016.

Qui est l’assaillant présumé?

Le suspect est un élève de 17 ans du lycée Alexis de Tocqueville à Grasse, près de la Côte d’Azur, dans le sud-est de la France.

Il n’était pas connu des services de police et semble avoir agi seul, malgré de premières informations faisant état d’un deuxième suspect en fuite.

Il était armé d’un fusil, de deux armes de poing et de deux grenades (sans doute à plâtre), a-t-on appris de source policière.

L’élève pourrait souffrir de « problèmes psychologiques », a indiqué le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Christian Estrosi.

La ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, qui s’est rendue sur place, a estimé que l’attaque était « l’acte fou d’un jeune homme fragile et fasciné par les armes à feu ».

Sur les comptes Facebook, Twitter et Youtube correspondant au nom de l’élève suspect, figurent plusieurs photos et vidéos de tueries comme celle de Columbine aux Etats-Unis –une fusillade survenue dans un lycée du Colorado qui avait fait 13 morts en 1999–, ou encore une vidéo d’une personne avec un masque de clown brandissant un pistolet.

Combien de blessés ?

Huit personnes ont été légèrement blessées, dont quatre par des plombs, selon le ministère de l’Intérieur.

Les quatres personnes blessées par des plombs ont été hospitalisées, tandis que les quatre autres, qui présentent des blessures sans gravité causées par un mouvement de foule, ont été évacuées.

Le proviseur de l’établissement, touché au bras gauche par des balles, compte parmi les blessés.

« Aucun lien » avec le terrorisme

La fusillade n’a « aucun lien avec une entreprise terroriste », a tranché la procureure en charge du dossier.

L’enquête sur la fusillade ne s’oriente « pas du tout » sur la voie du terrorisme, avait déclaré auparavant à l’AFP Christian Estrosi.

La France, ciblée par une vague d’attentats jihadistes sans précédent en 2015 et 2016, vit toujours sous le régime de l’état d’urgence dans la crainte de nouvelles attaques.

La fusillade avait entraîné le déclenchement par les autorités de l' »alerte attentat » sur l’application pour smartphones destinée à prévenir la population: la mention « Alerte attentat » au « Lycée Alexis de Tocqueville » est apparue sur les écrans des téléphones mobiles équipés.

Après la fusillade, le recteur de l’académie de Nice Emmanuel Ethis avait annoncé sur Twitter le confinement de « tous les établissements scolaires » de la ville.

Après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts), les autorités avaient demandé aux établissements scolaires, directement menacés par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), de mener des exercices d’entraînement dans leurs enceinte en cas d’attaques.

Ou cela s’est-il passé ?

La fusillade s’est déroulée au lycée Alexis de Tocqueville, un grand bâtiment moderne situé dans la périphérie de Grasse, une ville sur les hauteurs à quelque 40 kilomètres de Nice et mondialement connue pour ses parfumeurs. Le lycée, qui offre surtout des filières scientifiques, est considéré localement comme un lycée de bon niveau.

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