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Fumée noire sur le Vatican, pas de nouveau pape élu

De la fumée noire s’est échappée, mardi soir vers 19h40, de la cheminée de la chapelle Sixtine à Rome. Cela signifie qu’aucun pape n’a été élu durant la première journée de conclave.

Le conclave se poursuivra mercredi pour l’élection du nouveau pape de l’Église catholique, plusieurs semaines après l’annonce surprise de la renonciation de Benoît XVI. A partir de mercredi, quatre votes sont prévus chaque jour, deux en matinée et deux l’après-midi.

Au moment où s’échappait la fumée noire, tous les bulletins étaient brûlés dans un vieux poêle en fonte pour effacer toute trace des scrutins ultra-secrets dont les cardinaux ne peuvent faire état. Selon les vaticanistes, et sauf surprise, le conclave qui s’ouvre devrait être bref, de deux à quatre jours au maximum. Sur les 115 électeurs, tous créés par Jean Paul II ou Benoît XVI, une dizaine étaient cités ces derniers jours comme des « papabili », autrement dit des « papes potentiels ».

De l’Italien Angelo Scola au Canadien Marc Ouellet, du Brésilien Odilo Scherer à l’Autrichien Joseph Schönborn et au Hongrois Peter Erdö et aux Américains Timothy Dolan et Sean O’Malley, tous ont des points communs évidents avec leurs mentors. Ils sont tous conservateurs, plus soucieux d’empêcher que la foi ne se dilue que d’engager des
réformes de société, attendues par beaucoup, notamment en Occident.
« Guidés par l’Esprit Saint », les cardinaux devront choisir celui qui sera à même d’affronter la crise que traverse la Curie romaine. Il devra aussi s’attaquer aux défis de la sécularisation des sociétés occidentales et des persécutions de chrétiens dans le monde.

Les cardinaux avaient commencé la journée avec une messe solennelle à la basilique Saint-Pierre, au cours de laquelle ils ont rendu hommage à Benoît XVI et son « pontificat lumineux », une phrase saluée par un tonnerre d’applaudissements.

Sur la place Saint-Pierre, la longue cérémonie d’ouverture du conclave a été retransmise sur des écrans géants devant une foule clairsemée, les badauds fuyant une forte averse. Mais dès l' »extra omnes », la formule latine qui marque le début du conclave, et la fin de la pluie, fidèles, curieux et touristes ont regagné la place, les yeux rivés sur la cheminée que l’on distingue à peine dans la nuit.

« Je reviendrai demain, et après demain, jusqu’à ce qu’un pape soit élu. Peu importe qu’il soit blanc ou noir, du Nord ou du Sud, car la foi est universelle », a lancé Glenda Amaya, 38 ans, en brandissant le drapeau de son pays, le Panama.

Pour Adriano Stefanelli, 38 ans, étudiant en théologie brésilien d’origine italienne, « la nationalité n’est pas importante, il suffit que le nouveau pape prenne la suite des deux grands papes que nous avons eus. Un homme fort d’écoute et de dialogue. Il faut une Eglise plus ouverte ». Lui aussi se hasarde aux pronostics: « je pense qu’il sera choisi jeudi, sûrement quelqu’un en dehors de la Curie romaine. Je reviendrai pour chaque fumée. »

Pour Graziano Toto, un Romain de 68 ans, le portrait du pape idéal fait la synthèse entre le charisme de Jean Paul II et l’esprit brillant de Benoît XVI. « Le premier, on se déplaçait pour le voir et le second surtout pour l’écouter », résume-t-il.

« J’espère qu’il viendra de l’extérieur de l’Europe. Le pape devra faire entrer l’Eglise dans une ère nouvelle », souhaite un jeune prêtre calabrais, don Mario, vêtu de noir sous un parapluie noir, le bouc finement taillé. Il se dit ému par « la grande responsabilité pesant sur les cardinaux ».

L’élection du 266e souverain pontife met un point final à quatre semaines mouvementées, depuis l’annonce surprise le 11 février par Benoît XVI de sa renonciation à l’âge de 85 ans. Premier pape vivant à assister à l’élection de son successeur, Joseph Ratzinger suivra le processus de loin. Depuis le 28 février, le « pape émérite » s’est retiré dans la résidence d’été des papes, à Castel Gandolfo, à une trentaine de kilomètres de la Ville éternelle.


Deux « femen » seins nus place Saint-Pierre pendant le conclave Deux féministes ont brièvement manifesté mardi soir les seins nus sur la place Saint-Pierre alors que les 115 cardinaux électeurs se trouvaient dans la chapelle Sixtine pour élire le nouveau pape, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les jeunes femmes avaient écrit sur leurs corps « Pope no more (plus de pape) et « Paedophilia no more » (plus de pédohilie). Elles ont brièvement marché le long des barrières métalliques de protection avant d’être interpellées par la police qui les a emmenées dans un commissariat voisin.

Les deux femmes, qui se réclament du mouvement féministe Femen, ont également allumé un fumigène rose, une parodie de la fumée blanche qui doit sortir de la cheminée de la chapelle Sixtine pour annoncer l’élection d’un nouveau pape.

Les Femen sont connues depuis 2010 pour leurs actions « topless » en Russie, en Ukraine ou encore à Londres. En septembre, elles ont installé à Paris « le premier centre d’entraînement » au « nouveau féminisme ». Ces féministes d’un nouveau genre militent égalementpour la démocratie et contre la corruption.

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