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Fukushima : nouveau record de radioactivité, Tepco a besoin d’aide

Stagiaire Le Vif

Des niveaux records de radioactivité ont été enregistrés à proximité des réservoirs d’eau contaminée dans la centrale nucléaire de Fukushima-Daichi. Les compteurs ont mesuré des radiations de 2200 millisieverts (mSv), soit 20 % de plus que les mesures prises samedi passé.

À ces niveaux, les radiations sont mortelles pour une personne qui y serait exposée quelques heures sans tenue de protection. D’après l’Autorité japonaise de régulation du nucléaire (NRA), les sources de cette radioactivité élevée sont très localisées et peuvent donc être facilement contenues.

Un plan d’action de 360 millions

En plus de l’augmentation de la radioactivité, Tokyo Electric Power (Tepco), l’exploitant de la centrale doit faire face aux fuites d’eau contaminée. À Fukushima, 400 000 tonnes d’eau polluée sont stockées dans des réservoirs spéciaux ou enfouies dans le sous-sol. S’y ajoutent chaque jour 400 tonnes, utilisées pour refroidir les réacteurs. Depuis plusieurs semaines, une partie de cette eau file directement dans l’océan, faute de moyens pour la retenir pour le moment.

Hier, le gouvernement japonais a annoncé la création d’un plan d’action pour régler ce problème d’eau contaminée. « Nous avons évalué à 47 milliards de yens (360 millions d’euros) le montant requis », a expliqué le porte-parole du gouvernement. Deux tiers de cet argent serviront à la création d’un « mur de glace » souterrain tout autour de la centrale. Ce mur empêchera les eaux radioactives de se déverser dans les nappes phréatiques ou dans la mer. Le reste sera alloué à la décontamination des stocks d’eaux.

Tepco dépassé, il faut l’aide de l’étranger

Plus de deux ans et demi après la catastrophe, Tepco semble dépassé par l’ampleur de la tâche. Trop occupé avec le refroidissement des réacteurs, le problème de l’eau contaminée a sans cesse été reporté. Des voix s’élèvent pour faire appel à des compétences étrangères, notamment celle de l’ancien directeur du site nucléaire, Takuya Hattori : « On traverse actuellement avec les fuites radioactives la plus grave crise depuis l’accident. Il est indispensable de coopérer avec des organismes et experts étrangers » .

« Le problème de la contamination des eaux souterraines aux abords d’une centrale n’est pas propre à Fukushima-Daichi », ajoute-t-il. « Il y a de nombreux exemples ailleurs, et donc une connaissance et une expérience en la matière. »

Un avis partagé par le quotidien économique Nikkei, qui écrit dans son éditorial de mercredi que « L’État doit renforcer la faisabilité et l’efficacité de mesures contre les fuites en employant au maximum des nouvelles techniques étrangères ».

La centrale de Fukushima-Daichi a été partiellement détruite après le tremblement de terre et le tsunami de mars 2011. Ils ont provoqué le plus grave accident nucléaire civil depuis la catastrophe de Tchernobyl en 1986.

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