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François, le pape star

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Le 13 mars 2013, le premier pape sud-américain était élu à la tête de l’Église. Un an après, François jouit d’une immense popularité grâce à un style qui a réussi à dépoussiérer l’image du catholicisme dans monde.

Dès les premiers jours, le pape François s’est défini comme le pape des pauvres, proche du peuple. « Je voudrais une Église pauvre, pour les pauvres », avait-il affirmé après le début de son pontificat. Au fil des mois, il a su se montrer accessible et a rompu avec le côté bling-bling de ses prédécesseurs, se promenant à travers la foule, plutôt que dans la papamobile et préférant le bus aux voitures spécialement affrétées pour lui.

Avant Pâques, il a lavé les pieds de jeunes détenus, dont une musulmane. Il a également rendu visite aux migrants de l’île de Lampedusa, dénonçant la « mondialisation de l’indifférence ». Tout le monde se souvient également de ce selfie pris avec des jeunes dans la basilique Saint-Pierre.

Il plait aussi à la presse

En plus de plaire aux fidèles, le pape François a également su séduire la presse. Il a en effet été élu personnalité de l’année par le Time magazine. Une analyse des 25 sites d’information les plus visités sur internet montre par ailleurs que le pape a été mentionné quelque 48.000 fois. Ce chiffre le place au niveau des grands dirigeants mondiaux, derrière le président américain Barack Obama ou syrien Bachar al-Assad, mais devant le russe Vladimir Poutine ou l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton.

Il est de loin plus mentionné que les autres leaders religieux reconnus internationalement, comme l’archevêque sud-africain Desmond Tutu (3.000 mentions) et le dalaï-lama (2.000). L’attention portée au pape a été à son plus haut le 29 juillet quand il avait dit, évoquant l’homosexualité, « Qui suis-je pour juger. »

« Il a rendu l’Église catholique plus aimable, plus surprenante, moins figée, plus ouverte ; il dessine une Église qui intéresse davantage les chrétiens éloignés comme les non-chrétiens », résume dans le Monde Jean-Yves Grenet, chef de file en France des jésuites, dont le Pape est un éminent représentant.

Un pape connecté

Moderne, le pape a également su se servir des outils à sa disposition pour étendre sa popularité et communiquer. Il est d’ailleurs une vraie star sur Twitter, avec des commentaires qui lui sont largement favorables. Le pape a fait l’objet de quelque 8 millions de tweets depuis son élection le 13 mars 2013 jusqu’à fin janvier 2014, indique le Pew Research Center.

Pas de véritable changement

Même si dans le style, le pape François s’est radicalement détaché de ses prédécesseurs, sur le fond il n’a pas pris de véritable tournant. Aucune mesure concrète sur la réforme de la curie romaine n’a encore été prise. Il a refusé que les femmes puissent être nommées prêtres, même s’il se dit prêt à leur donner un rôle plus actif au sein de l’Église. Et aucun changement sur la position de l’Église face à l’avortement, l’euthanasie ou la contraception n’est non plus à l’ordre du jour.

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