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François Hollande, une investiture tout en symbole

François Hollande enfile ce mardi ses habits de président. Une journée où tout est scrupuleusement étudié. Programme.

Qui dit président normal, dit cérémonie d’investiture normale. Enfin, autant que faire se peut dans ce genre d’occasion. Ce mardi, François Hollande évitera ainsi les débuts bling-bling de son prédécesseur. Et s’efforcera de multiplier les symboles dans une journée au timing millimétré.

La sobriété

La cérémonie de passation de pouvoir débutera à 10 heures à l’Élysée. Avec une ambition : rester sobre. Elle se déroulera sans les quatre enfants de l’ancien couple Hollande-Royal, ainsi qu’en l’absence des trois fils de sa compagne, Valérie Trierweiler. Ségolène Royal, a justifié cette absence en affirmant que « c’est François Hollande qui est élu président de la République, ce n’est pas une famille, pas les amis, pas les copains. »

Durant la matinée, Nicolas Sarkozy le recevra également pour quelques remarques sur les dossiers sensibles. Généralement, cet entretien n’excède pas une demi-heure. L’ancien chef d’État quittera alors l’Élysée.

Après la cérémonie, un déjeuner sera organisé avec les corps constitués et représentants des cultes ainsi que les anciens Premiers ministres socialistes : Michel Rocard, Laurent Fabius, Édith Cresson, Pierre Mauroy et Lionel Jospin. Une réception qui se profile comme bien différente de celle de son prédécesseur qui avait convié près de 500 personnalités.

L’éducation

À 13h45 aux Tuileries, le candidat rendra hommage à Jules Ferry, le fondateur de l’école gratuite et laïque. Mais pas seulement.
L’homme de la IIIe République a aussi été celui qui a laissé des déclarations sur les civilisations supérieures et inférieures. Une maladresse que n’a pas manqué de relever Luc Ferry : « Il fut non seulement un grand colonisateur, mais c’est quelqu’un qui fonde la colonisation sur une vraie théorie raciste. De même qu’il faut éduquer les enfants, il faut éduquer les Africains, c’est ça l’idée. »
L’ancien ministre de l’Éducation a complété ses propos en affirmant que s’il avait eu à célébrer une grande figure de la république, il aurait plutôt célébré Clemenceau que Jules Ferry. À chercher des symboles, on finit toujours par le recevoir, tel un boomerang.

La France ouverte sur le monde

À 14h30, François Hollande se rendra à l’Institut Curie. L’ambition est de rendre hommage au célèbre prix Nobel français de physique (1903) et de chimie (1911), Marie Curie, d’origine polonaise. Il s’agit ici pour le président de mettre à l’honneur une femme et qui plus est d’origine étrangère, tout en célébrant l’excellence française.

L’Allemagne, priorité numéro 1

Fin de la cérémonie à 16 heures. François Hollande s’envolera pour Berlin, où il rencontrera la chancelière allemande, Angela Merkel. Objectif : faire perdurer le couple franco-allemand. Un enjeu primordial pour mener à terme la politique de croissance européenne voulue par le socialiste. Même si aucune décision importante ne sera prise, la symbolique du premier rendez-vous marque la volonté du candidat de faire perdurer le couple. Et d’imposer ses vues.

Par Colombe Dabas, L’Express.fr

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