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François Hollande « dangereux » pour la France ?

The Economist, l’influent hebdomadaire britannique du monde des affaires, estime qu’une élection de François Hollande à la présidence serait « mauvaise pour son pays et pour l’Europe » et qualifie le candidat socialiste d' »homme plutôt dangereux ».

Sous le titre « Le dangereux M. Hollande », l’éditorial du numéro à paraître vendredi vote pour le rival du candidat socialiste, le président de droite sortant Nicolas Sarkozy. « Si nous avions une voix le 6 mai, nous la donnerions à M. Sarkozy, non tant pour ses mérites que pour écarter M. Hollande », déclare-t-il.

« Bien que vous ne le devineriez jamais à la vue des programmes sur lesquels les candidats ont fait campagne », ironise l’hebdomadaire, « la France a un besoin criant de réforme ». « La dette publique est élevée et en hausse, l’Etat n’a pas connu d’excédent budgétaire depuis plus de 35 ans, les banques sont sous-capitalisées et le chômage est persistant et destructeur (…) », résume The Economist.

« Le programme de M. Hollande est une bien piètre réponse à tout cela », assène l’hebdomadaire, citant en exemple les voisins de la France qui ont eux « mené de véritables réformes » et accusant le candidat de parler « beaucoup de justice sociale et pratiquement pas de la nécessité de créer des richesses ».

The Economist voit en revanche « un très bon point » dans l’opposition du candidat socialiste à « la sévère contraction budgétaire dirigée par l’Allemagne et qui étrangle les chances de rétablissement de la zone euro ». Mais pour ses éditorialistes, « il le fait pour de mauvaises raisons et il fera probablement tant d’autres erreurs que la prospérité de la France (et de la zone euro) serait mise en péril ».

« Il s’agit principalement d’une résistance au changement et d’une détermination à préserver le modèle social français à tout prix », estime The Economist.

« M. Hollande ne propose pas de ralentir l’ajustement budgétaire pour adoucir le chemin des réformes: il propose de ne pas réformer du tout. Il n’est pas étonnant que la chancelière d’Allemagne Angela Merkel ait dit qu’elle ferait campagne contre lui ».

Mais « tous les chanceliers allemands ont fini par apprendre à dresser le président du pays voisin et M. Hollande serait un partenaire moins versatile que M. Sarkozy », se rassure l’hebdomadaire libéral.

« Une chose est certaine: un président français si hostile au changement minerait la volonté de l’Europe de mener les réformes douloureuses qu’elle doit à terme adopter pour que l’euro survive. Cela fait de lui un homme plutôt dangereux », conclut l’éditorial.

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