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France : une UMP fauchée signe-t-elle le retour de Sarkozy ?

Le Vif

Le rejet des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy plonge le budget de l’UMP dans le rouge, mais jusqu’à quel point? Passage en revue des chiffres qui font mal à la droite alors qu’en coulisse le murmure d’un retour accéléré de Sarkozy se fait de plus en plus assourdissant.

Oui, le conseil constitutionnel a rejeté les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Non, ni lui, ni l’UMP n’ont à rembourser un financement public de plus de dix millions d’euros. Voilà de quoi battre en brèche l’idée d’un parti au bord de la faillite. En réalité, la décision du Conseil constitutionnel signifie que le mouvement présidé par Jean-François Copé va devoir rembourser des prêts contractés lors de la dernière campagne présidentielle et « budgétés » sur ces dix millions d’euros d’aides publiques.

Une situation, qui place le parti face à deux portes de sortie: l’une consiste à se serrer un peu plus la ceinture pour dégager des sommes nécessaires au remboursement de ces créances; l’autre à négocier des autorisations de découvert auprès des banques.

La première porte ne s’ouvrira pas en grand. Les efforts entrepris par l’UMP pour réduire son train de vie depuis juillet 2012 sont déjà conséquents: limitation à l’extrême des stages, non-renouvellement des CDD, suppression des Journées d’été, réduction des meetings et conseils nationaux. Le congrès organisé le week-end dernier n’a donné lieu à aucun rassemblement et les militants ont voté par voie électronique.

« 2,5 millions d’économies en plus »

Trésorier jusqu’à l’automne 2012 et donc acteur de ce plan de réduction de dépenses, le député Dominique Dord estime que cet ensemble de mesures a permis de réduire d’une dizaine de millions les dépenses du parti. « A l’époque, l’engagement pris auprès des banques était un retour à l’équilibre fin 2016 », explique-t-il à L’Express. Le schéma était clair: 10 millions d’économies par an. « Aujourd’hui, il faudra en faire 2,5 millions de plus. »

Comment? En réduisant encore un peu plus la masse salariale: passer de 80 à 70 employés par exemple. Pour Dominique Dord, le retour à l’équilibre de l’UMP n’est pas impossible. A condition que les banques se montrent conciliantes. A condition également d’accepter de pousser certains leviers. Premier d’entre eux, les cotisations des élus. L’UMP a déjà relevé de 3% à 5% la contribution que les élus doivent verser sur les indemnités qu’ils perçoivent. Mais à titre d’exemple, elle s’élève à 10% au PS. Le second levier est plus impopulaire: les cotisations des adhérents.

A l’UMP, elle tourne autour de 25 euros l’année. Au PS, elle est, en moyenne, de 80 euros. Le danger d’une telle décision, c’est qu’elle pourrait provoquer une chute du nombre de militants, pas du meilleur effet à l’approche des élections municipales, européennes et départementales.

Reste une dernière solution: en appeler à la générosité des Français. Jean-François Copé parie sur cette dernière solution. Jeudi soir, face caméra, il parlait au peuple de France les yeux dans les yeux pour lancer une « grande souscription nationale ».

Pour la presse, la démission de Nicolas Sarkozy marque son retour en politique

Ce matin, la presse française s’accorde en coeur sur la gravité de la décision du Conseil Constitutionnel. Mais pour les éditorialistes, en démissionnant, Nicolas Sarkozy marque surtout son retour actif en politique, voire même peut-être, son entrée dans la campagne en tant que candidat pour 2017.

L’appel de Sarkozy

« Je vous demande de m’aider en vous mobilisant ». Voilà l’appel lancé par Nicolas Sarkozy sur son compte Facebook. L’ex-président rappelle que le dépassement de 400 000 euros du plafond a été contesté par l’UMP. Et estime que la sanction du Conseil constitutionnel « met en péril la formation qui doit préparer l’alternance tellement nécessaire au socialisme ».

ParMatthieu Deprieck et l’Express

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