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France: les interdictions du burkini ne doivent pas conduire à « des stigmatisations »

Les interdictions du burkini sur certaines plages françaises ne doivent pas conduire à des « stigmatisations, a estimé mercredi le ministre de l’Intérieur et des Cultes, Bernard Cazeneuve, alors que la publication de photos d’un contrôle de police a relancé le débat sur cette mesure controversée.

« La mise en oeuvre de la laïcité et la possibilité de prendre ces arrêtés ne doit pas conduire à des stigmatisations ou à l’antagonisation des Français, les uns contre les autres », a déclaré le ministre à l’issue d’une rencontre avec le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech qui, face à l’inquiétude dans sa communauté, avait sollicité une audience « en urgence ».

Des photos montrant une femme portant un foulard et soulevant sa tunique sous l’oeil de policiers ont relancé avec force mercredi la polémique sur l’interdiction du burkini sur certaines plages françaises. Une vingtaine de communes françaises, surtout sur la Côte d’Azur (sud-est), ont pris cet été des arrêtés pour interdire aux femmes de se rendre à la plage avec une tenue « manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse » ou non « respectueuse de la laïcité ».

Ces arrêtés ne font pas explicitement référence au burkini (contraction de burqa et bikini), et laissent donc une marge d’interprétation sur les tenues susceptibles d’être interdites. Le CFCM regrette ainsi qu’une femme ait été verbalisée à Cannes (sud-est) « alors qu’elle portait un simple foulard en accompagnant juste ses enfants ».

Cette mère de famille de 34 ans, invectivée par des passants au moment de son contrôle selon un témoin, a annoncé mardi vouloir contester la contravention qui lui a été dressée. Le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative française, se penchera jeudi sur la légalité de ces interdictions.

Belga

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