© Reuters- Luke Mac Gregor

France : le procès du scandale des prothèses mammaires PIP commence mercredi

Le Vif

Dix ans de fraude, 300.000 femmes concernées dans le monde, dont des victimes aux vies brisées: le méga-procès du scandale des prothèses mammaires défectueuses de la société française PIP s’ouvre mercredi à Marseille (sud de la France), avec près de 5.000 plaignantes.

Jusqu’au 17 mai, cinq dirigeants de l’ex-société française Poly Implant Prothèse (PIP) doivent comparaître pour tromperie aggravée et escroquerie. Ils avaient rempli les implants d’un gel de silicone « maison », non conforme, qui entraînait un risque élevé de rupture des prothèses. Un lien entre ce gel frelaté et certains cas de cancers des porteuses n’a pas été en revanche établi.

Personnage central du dossier, le fondateur de PIP, Jean-Claude Mas, 73 ans, avait au début des années 2000 réussi à faire de sa PME le troisième fournisseur mondial. Lui et quatre autres anciens cadres de sa société risquent jusqu’à cinq ans de prison.

Avant que le scandale n’éclate en 2010, son usine de La Seyne-sur-Mer (sud) exportait 80% de sa production dans plus de 65 pays, dont la Belgique.

Plus de 5.100 plaignantes étaient enregistrées fin mars, dont environ 4.900 Françaises. Le parquet estime qu’environ 10% d’entre elles pourraient venir assister à l’audience. Quelque 300 avocats seront à l’oeuvre.

« Si toutes les femmes n’ont pas de séquelles physiques ou psychologiques importantes, elles sont toutes marquées à vie », témoigne Joëlle Manighetti, qui a dû se faire retirer une prothèse PIP après une ablation totale du sein en 2009.

Le dernier bilan sur les explantations fait état de plus de 4.100 cas de rupture d’implant et de réactions inflammatoires chez près de 2.700 femmes.

Le gel frauduleux coûtait dix fois moins cher que le gel déclaré Nusil, soit une économie annuelle de plus d’un million d’euros. Pour certains avocats des victimes, il manque du monde sur le banc des prévenus, notamment la société allemande TÜV (partie civile), chargée de certifier la conformité des prothèses avec les normes européennes. « Et les chirurgiens esthétiques, personne ne se tourne vers eux! », s’insurge un avocat, Me Christine Ravaz.

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