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France: le président Hollande menace d’interdire les manifestations

Le Vif

Le président François Hollande a annoncé mercredi que les manifestations pourraient être interdites dans les prochains jours en France si la préservation des « biens et des personnes » ne peut être « garantie », a rapporté le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll.

« A un moment où la France accueille l’Euro, où elle fait face au terrorisme, il ne pourra plus y avoir d’autorisation de manifester si les conditions de la préservation des biens et des personnes et des biens publics ne sont pas garantis« , a déclaré au cours du Conseil des ministres le chef de l’Etat, selon M. Le Foll.

« Si les conditions ne sont pas réunies pour protéger les biens personnels ou publics, et pour l’instant elles ne le sont pas, à ce moment-là les décisions seront prises au cas par cas de ne pas autoriser les manifestations« , a-t-il insisté.

Cette mise en garde intervient au lendemain d’une nouvelle manifestation violente à Paris contre la loi travail, dans laquelle 40 personnes, dont 29 policiers, ont été blessées et 44 placées en garde à vue. Des dégradations ayant visé un hôpital pour enfant, l’hôpital Necker, ont particulièrement choqué l’opinion.

Le Premier ministre socialiste Manuel Valls a qualifié ces actes de vandalisme « d’intolérables« , lors d’une visite de soutien mercredi matin au personnel de l’établissement hospitalier.

« Rien ne peut expliquer ou justifier une violence tournée vers un hôpital« , a dénoncé également le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, dans une lettre adressée mardi soir au personnel.

« Pendant ces attaques, il y avait des enfants qui étaient opérés et des équipes soignantes au travail, sous les bruits et les menaces des projectiles« , s’est indigné M. Hirsch.

C’est dans ce même hôpital qu’a été accueilli l’enfant de 3 ans d’un policier et de sa compagne assassinés au nom de l’organisation Etat islamique lundi soir en région parisienne.

Le porte-parole du gouvernement a par ailleurs déploré que ces violences, notamment contre l’hôpital Necker, n’aient « suscité aucune condamnation de la part de M. (Philippe) Martinez« , secrétaire général de la CGT, le syndicat à la pointe de la contestation sociale depuis près de trois mois.

Manuel Valls a pour sa part reproché à la CGT une attitude « ambigüe » à l’égard des casseurs et l’a appelée à « ne plus organiser » de grande manifestations à Paris.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a renchéri en estimant que le syndicat est « instrumentalisé » par les casseurs.

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