Le ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron. © Belga

France: le ministre Emmanuel Macron lance un « mouvement politique nouveau »

Le Vif

L’électron libre du gouvernement socialiste français, le jeune ministre de l’Économie Emmanuel Macron, a lancé mercredi, à un an de la présidentielle, son propre mouvement politique qui ne sera « pas à droite, pas à gauche ».

« J’ai pris du temps, j’ai réfléchi, j’ai consulté, j’ai associé et j’ai décidé qu’on allait créer un mouvement politique nouveau, c’est-à-dire qui ne sera pas à droite, pas à gauche », a-t-il déclaré au cours d’une rencontre avec des habitants d’Amiens (nord), affirmant aussi qu’une candidature à la présidentielle de 2017 n’était pas sa « priorité aujourd’hui ».

« Ce mouvement politique, c’est une dynamique face au blocage de la société, c’est essayer d’avancer », a-t-il déclaré en dévoilant le nom de ce mouvement : « En marche ».

Depuis des mois, le ministre attise les conjectures sur ses ambitions, à 38 ans à peine, en s’affichant de plus en plus sur l’avant-scène.

Ce poulain du président François Hollande, qui incarne depuis 2014 le tournant social-libéral du chef de l’Etat, a récemment multiplié les apparitions dans les médias, suscitant par ses déclarations des unes fracassantes sur son « plan secret pour 2017 ».

« J’ai envie de faire plus pour mon pays », affirmait-il en mars, reconnaissant réunir « de manière régulière » un cercle d’intellectuels et d’élus « pour réfléchir, préparer, cogiter ».

En un an et demi au gouvernement, Emmanuel Macron s’est posé en briseur de « tabous », critiquant des marqueurs de gauche comme la semaine de travail de 35 heures et l’emploi garanti des fonctionnaires.

Il séduit au-delà de son camp. « Un certain nombre des thèmes qu’il développe sont des thèmes que nous pourrions avoir », disait récemment un ancien ministre de droite, Pierre Lellouche.

A contrario, il a dressé contre lui une partie des socialistes avec une loi, adoptée au forceps, libéralisant le travail dominical. Et agace nombre de ses collègues, dont il piétine régulièrement les plates-bandes.

« Il a énormément de talent (…) Il y a une seule chose qu’il faut toujours avoir en tête : le talent, pour qu’il s’exprime sur le long terme, il doit s’inscrire dans une aventure collective », ironisait récemment le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.

Les politologues relativisent sa capacité à briguer la présidence dès l’an prochain dans le cas où François Hollande, plombé par une impopularité record, renoncerait à se représenter devant les électeurs.

Dans un tel scénario, une enquête d’opinion réalisée en février faisait d’Emmanuel Macron le candidat de remplacement préféré pour représenter les socialistes aux yeux de 31% des Français mais de seulement 14% des sympathisants du parti.

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