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France: Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères

L’ancien Premier ministre Laurent Fabius, 65 ans, nommé ministre des Affaires étrangères, est l’homme du « non » au reférendum constitutionnel de 2005, qui a représenté François Hollande dans des déplacements internationaux, notamment en Chine et au Japon.

Il a aussi préparé pendant la campagne de François Hollande les « 100 premiers jours » de la mandature, prolongeant un travail que lui avait confié la première secrétaire du PS Martine Aubry.

Né le 20 août 1946 à Paris, normalien, agrégé de lettres et énarque, il prend sa carte du PS en 1974 et devient très vite l’un des principaux collaborateurs du premier secrétaire François Mitterrand. Elu en 1978 député du Grand-Quevilly (Seine-maritime), M. Fabius est nommé ministre du Budget dès 1981, puis ministre de l’Industrie en 1983, avant de devenir en juillet 1984, à 37 ans, le plus jeune Premier ministre de France, succédant à Pierre Mauroy.

A Matignon, où il restera jusqu’à la défaite aux législatives de 1986, il devra faire face à la tempête déclenchée par l’affaire du Rainbow Warrior, qui se soldera par le limogeage du ministre de la Défense, Charles Hernu.

Le procès du sang contaminé (sur la distribution à partir de 1985 par le Centre national de transfusion sanguine de lots contaminés par le virus VIH) aura mis sa carrière entre parenthèses. Sa relaxe en 1999 permet son retour au premier plan. Président de l’Assemblée nationale (1988-1992, puis 1997-2000), il rejoint le gouvernement Jospin en 2000 au puissant portefeuille de l’Economie et des Finances.

En septembre 2004, il s’engage pour le « non » au référendum sur la Constitution européenne de 2005. Il sera ensuite exclu de la direction du PS – alors dirigé par François Hollande – pour s’être affranchi du vote, largement en faveur du texte, des militants lors d’un référendum interne. En 2006, il se voit infliger un sérieux revers en perdant la primaire interne au PS qui désigne dès le premier tour Ségolène Royal candidate socialiste à la présidentielle de 2007. Il ne s’était pas présenté à la primaire d’automne 2011 et avait affiché très tôt son soutien à Martine Aubry.

Le gouvernement Ayrault, sans Aubry, consacre la parité

Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault est marqué par une parité inédite, avec 17 femmes sur 34 membres. La patronne du PS Martine Aubry en étant à l’inverse la grande absente.

Ce gouvernement paritaire, qui se retrouvera dès jeudi à 15H00 à l’Elysée pour le premier conseil des ministres, sera probablement remanié en fonction des résultats des législatives, le pire scénario, brandi par la droite, étant celui d’un « troisième tour » aboutissant à une cohabitation.

« Tout ministre battu aux législatives ne restera pas au gouvernement », a prévenu au 20H de France 2 Jean-Marc Ayrault, précisant par ailleurs qu’il proposerait dès le conseil de jeudi la baisse de 30% du salaire de ses membres, comme promis par François Hollande.

Avec 34 ministres et ministres délégués (sans compter d’éventuels secrétaires d’Etat), le gouvernement est plus fourni que celui de François Fillon, qui comptait 31 membres, y compris les secrétaires d’Etat.

La présence en haut de l’affiche de M. Fabius tranche avec l’absence de la première secrétaire du PS, Martine Aubry, qui briguait Matignon. Cette information avait été dévoilée dès la matinée par l’entourage de la maire de Lille. « Dans cette configuration, on est convenu, en bonne entente, que ça n’avait pas de sens que je sois au gouvernement. (…) Il n’y a eu ni proposition, ni tractation », a ensuite fait valoir Mme Aubry. « Nous avons convenu tous les trois que, dans ces circonstances, l’endroit où je suis le plus utile, est d’être à la tête du Parti socialiste pour être auprès de Jean-Marc Ayrault, chef de la majorité. Je conduis la campagne (des législatives des 10 et 17 juin) pour les socialistes ».

Publiquement, à plusieurs reprises, François Hollande a cependant affirmé que son Premier ministre serait chargé de la bataille des législatives.

L’UMP s’est engouffrée dans la brèche, son secrétaire général Jean-François Copé ironisant sur « la naissance d’une forme de cohabitation interne au PS ». « Chacun connaît la détestation profonde entre Martine Aubry et François Hollande », a-t-il argué.

LeVif.be, avec Belga.

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