Edouard Philippe © Reuters

France: la droite s’effrite

Le parti Les Républicains (LR), auquel appartient le nouveau Premier ministre Edouard Philippe, se divise au lendemain de cette nomination censée déstabiliser la droite et recomposer l’échiquier politique français. Plusieurs leaders stigmatisent « une opération du passé » alors que des élus appellent le parti à saisir la main tendue par Emmanuel Macron.

Le président français Emmanuel Macron a nommé lundi le maire du Havre Edouard Philippe comme chef du gouvernement. Issu des rangs des Républicains, il est un proche de l’ancien Premier ministre Alain Juppé, dont il a été porte-parole lors de la campagne pour les primaires de la droite et du centre. Le nouveau président, officiellement investi dimanche, espère rallier des élus LR à son premier gouvernement et aux listes de son mouvement La République en marche pour le scrutin législatif des 11 et 18 juin.

Interrogé dans les médias français sur cette nomination, le leader LR de la campagne des législatives François Baroin a regretté un « choix individuel ». « C’est une tactique, un débauchage à l’ancienne, qui fleure bon les chrysanthèmes de la IVe République », a-t-il souligné. L’ancien ministre du gouvernement Sarkozy dit cependant ne pas craindre d' »appel d’air ». « La meilleure garantie d’avoir une politique de droite, c’est de voter pour les candidats de la droite et du centre aux législatives. »

Le député LR Eric Ciotti a lui déploré qu’Edouard Philippe « troque ses convictions et participe à l’opération de déstabilisation de la droite et du centre menée par Macron ».

Mais cette nomination a aussi ravivé les tensions internes chez Les Républicains. Une vingtaine d’élus LR et UDI (Union des démocrates et indépendants, centre droit) ont rédigé un communiqué lundi pour saluer le choix d’Emmanuel Macron et appeler leur famille politique à se rassembler derrière le nouveau président. « La droite et le centre doivent prendre la mesure de la transformation politique qui s’opère sous leurs yeux », écrivent-ils.

D’autres figures du parti, comme Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire, ont également félicité le nouveau Premier ministre.

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