Eric Cesari © Reuters

France: « l’oeil de Sarko » inculpé

Trois ex-cadres du parti de Nicolas Sarkozy, qui avaient été interpellés jeudi, ont été inculpés samedi dans l’enquête Bygmalion sur un système de fausses factures lors de la campagne électorale 2012 de l’ex-président français, a annoncé une source judiciaire à l’AFP

Eric Cesari, surnommé « l’oeil de Sarko (Sarkozy) » au parti de droite UMP, l’ex-directrice financière du parti, Fabienne Liadze, et son ancien directeur de la communication, Pierre Chassat, ont été mis en examen (inculpés) pour les chefs de faux et usage de faux et d’abus de confiance, a ajouté cette source. Tous trois ont également été placés sous contrôle judiciaire avec l’interdiction d’entrer en contact avec d’autres protagonistes du dossier. Ils étaient depuis jeudi en garde à vue dans les locaux de l’office anticorruption de la police judiciaire, à Nanterre, en banlieue parisienne.

Dans cette affaire de fausses factures susceptible de contrarier les ambitions politiques de l’ex-président Nicolas Sarkozy, trois autres protagonistes avaient déjà été mis en examen mercredi. Il s’agit de trois anciens dirigeants de Bygmalion, la principale société prestataire des meetings électoraux de sarkozystes. Mercredi, dans le bureau du juge d’instruction, un cofondateur de la société, Guy Alvès, a confirmé sa participation à une vaste fraude permettant de maquiller le compte de campagne de l’ex-chef de l’Etat. « Un dispositif (…) aux termes duquel l’UMP prenait en charge de façon irrégulière des frais de campagne de Nicolas Sarkozy », a déclaré son avocat.

Cette manoeuvre devait permettre au budget de campagne de ne pas exploser le plafond que la loi fixe pour que les candidats soient sur un pied d’égalité, (22,5 millions d’euros pour ceux au 2e tour). A cet effet, une filiale événementielle de Bygmalion avait facturé de nombreuses dépenses à l’UMP et non à la campagne Sarkozy, via des conventions fictives du parti. Selon une évaluation figurant au dossier, pas moins de 18,5 millions d’euros auraient ainsi été éludés du compte de campagne, de source proche du dossier. Nicolas Sarkozy est cité dans plusieurs autres affaires judiciaires susceptibles de gêner ses ambitions politiques. Il a notamment été mis en examen en juillet pour corruption active, trafic d’influence actif et recel de violation du secret professionnel. Il est soupçonné d’avoir tenté, avec son avocat, d’obtenir des informations couvertes par le secret sur une procédure le concernant. Un peu plus de deux ans après sa défaite à la présidentielle pour un deuxième mandat, Nicolas Sarkozy a annoncé le mois dernier son retour sur la scène politique et ambitionne de prendre la direction de l’UMP.

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