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France : Jacques Chirac condamné à deux ans de prison avec sursis

L’ancien président français Jacques Chirac a été condamné à deux ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris dans une affaire d’emplois fictifs de la Ville de Paris dans les années 1990, alors qu’il était maire de la capitale.

Rebondissement au procès Chirac. L’ancien président de la République a été condamné à deux ans de prison avec sursis dans affaire des emplois fictifs de la ville de Paris. Il est le premier président à être condamné en correctionnel.

Il a été déclaré coupable de « détournement de fonds publics » et « abus de confiance » ce jeudi dans le 1er volet de l’affaire. Ce dernier porte sur 21 emplois rémunérés par la mairie de Paris au début des années 90.

Il a également été déclaré coupable de « prise illégale d’intérêt » dans le deuxième volet de l’affaire, qui avait été instruit à Nanterre et portait sur sept postes.

Chirac fera-t-il appel?

A la sortie du procès, l’un de ses avocats, Me Georges Kiejman, a fait part de sa déception. Il n’a cependant pas manifesté sa volonté de faire appel. « Il faut en parler avec l’intéressé et nous serons ce soir s’il accepte cette décision ou s’il souhaite faire appel », a-t-il déclaré à l’issue de l’audience. Et d’ajouter: « J’espère que ce procès ne changera rien à l’affection que les Français portent à Jacques Chirac ».

L’ancien président était poursuivi pour « prise illégale d’intérêt », « abus de confiance » et « détournement de fonds publics » dans cette affaire qui remonte aux années 1990, lorsqu’il était maire de Paris.
A l’issue du procès, qui s’est tenu du 5 au 23 septembre, le parquet avait demandé la relaxe pour tous les prévenus. Mais le président de la 11e chambre, Dominique Pauthe, s’était donné trois mois de réflexion pour décider du sort de Jacques Chirac et de ses neuf co-prévenus.

Un procès Chirac sans Chirac

Le procès s’était déroulé sans l’ancien président de la République. A quelques jours de l’ouverture du procès, il avait fourni un rapport médical indiquant qu’il souffrait de troubles neurologiques « sévères » et « irréversibles » qui entraînaient d’importantes pertes de mémoire. Mais sans son principal prévenu, le procès avait perdu beaucoup de son attrait, d’autant que de nombreux témoins n’avaient pas répondu à leur convocation, à commencer par le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. L’ex-Premier ministre avait pourtant été condamné en 2004 à 14 mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité dans le volet nanterrien de l’affaire, en tant qu’ancien adjoint de Jacques Chirac à la mairie de Paris.

La principale victime, la ville de Paris, était également absente du procès. Elle avait renoncé à se porter partie civile à la suite d’un accord d’indemnisation de 2,2 millions d’euros conclu avec l’UMP et Jacques Chirac. C’est l’association anti-corruption Anticor qui avait porté la contradiction face à la défense. L’avocat d’Anticor, Me Jérôme Karsenti, a salué une « sanction exemplaire ».

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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