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France : évacuation d’un camp de Roms en plein centre de Lyon

L’évacuation aurait été ordonnée par la justice française, à la demande des propriétaires du terrain. Entre janvier et septembre 2010, ce sont 13.000 Roumains et Bulgares qui ont été renvoyés, selon Eric Besson.

Les forces de l’ordre françaises ont lancé ce mercredi à l’aube une opération d’évacuation d’un camp illégal de Roms, devenu symbolique en raison de sa visibilité en plein centre de Lyon.

La presse était tenue à l’écart par un périmètre de sécurité dressé autour du campement, entouré également de cars de gendarmes et police.

La presse était tenue à l’écart par un périmètre de sécurité dressé autour du campement, entouré également de cars de gendarmes et police.

Une trentaine de personnes se trouvent encore dans ce camp de fortune installé à deux pas de la gare de la Part-Dieu, dont de nombreux enfants, selon une représentante de l’ONG Médecins du monde présente mercredi matin sur place. Plusieurs ont été vus quittant le camp chargés de bagages.

« L’opération d’évacuation du camp est en cours, sur décision de justice, à la demande des deux propriétaires », a confirmé la préfecture.

Le délai imparti par la justice aux familles Roms installées sur ce terrain appartenant aux Réseau Ferré de France et au Conseil général du Rhône avait expiré la semaine dernière.

Quelle solution de relogement?

Début septembre, le tribunal administratif de Lyon avait rendu un arrêté demandant le démantèlement du camp, qui abritait alors entre 100 et 150 personnes, selon les estimations de Médecins du monde. De nombreuses familles sont déjà parties ces derniers jours.

La préfecture n’était pas en mesure dans un premier temps de préciser quelle solution de relogement serait proposée aux expulsés ni si certains se verraient notifier une obligation de quitter le territoire français.

« Ce bidonville était symbolique car tout le monde pouvait le voir, surtout depuis les trains. On ne sait pas ce que les évacués vont devenir maintenant. Beaucoup souffrent de maladies, il y a de nombreux enfants en bas âge et de femmes enceintes et ça va être dur pour nous de les suivre », a déploré Andrée Humbertclaude, bénévole de Médecins du monde.

13.000 Roumains et Bulgares renvoyés entre janvier et septembre

Durant les neuf premier mois de 2010, la France a reconduit 21.384 personnes à la frontière. Plus de 13.000 concernent des Roumains et des Bulgares contre lesquels Paris a durci sa politique cet été, a annoncé le ministre de l’Immigration Eric Besson.

Devant l’Assemblée nationale, M. Besson a indiqué que sur ces 21.384 reconduites à la frontière, il y a eu « 15.455 retours forcés, dont 6.562 Roumains et 910 Bulgares », ainsi que « 5.929 retours aidés » (billet d’avion payé et une prime de réinsertion de 300 euros par personne) dont « 5.086 Roumains et 683 Bulgares ».

Après les critiques internationales contre la politique française d’expulsions de Roms, le ministre a réaffirmé qu’en 2010, il n’y avait pas eu de « rupture, seulement une accélération du nombre de reconduites de Roumains nomades en situation irrégulière en août et en septembre ».

En 2009, 9.875 Roms ont été reconduits en Roumanie et en Bulgarie, dont 7.966 dans le cadre d’un retour aidé. En 2009, selon M. Besson, le coût de ces retours « aidés » avait été de 7,5 millions d’euros et l’aide à la réinsertion de 700.000 euros.

Le Vif.be, avec L’Express.fr et Belga

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