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France : Des Youtubeurs sanctionnés pour publicité cachée

Stagiaire Le Vif

Des YouTubeurs pourraient se voir infliger des sanctions avant l’été pour publicité cachée. Certains d’entre eux sont dans le collimateur de la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF).

Des YouTubeurs, vous en connaissez certainement beaucoup. Mais vous ne savez peut-être pas comment ils gagnent leur vie. Généralement, ceux-ci possèdent deux sources principales de revenus : la première se situe dans les recettes publicitaires générées par l’audience de leur chaîne. La seconde, c’est grâce aux contrats qu’ils passent avec des entreprises.

Passer des contrats commerciaux avec une entreprise, rien de plus légal. Le hic, c’est quand ceux-ci sont passés sous silence par le YouTubeur. Ce qu’on leur reproche aujourd’hui, c’est de ne pas avoir mentionné l’existence de ceux-ci dans leurs vidéos.

Le gouvernement français prend les choses en main

Martine Pinville, secrétaire d’Etat au Commerce, à l’Artisanat et à la Consommation a annoncé fin 2015 qu’elle allait s’attaquer au problème. La DGCCRF a commencé ses enquêtes au début de cette année.

« A l’image de faux avis de consommateurs, il s’agit d’une pratique commerciale trompeuse », confie un enquêteur au Monde.

Selon Le Monde, les enquêteurs se sont principalement penchés sur le cas d’une dizaine de YouTubeurs, qui ont perçu une somme allant de 20 à 100.000 Euros pour mettre en avant une marque de voiture, sans mentionner le contrat qui les liait avec le constructeur automobile. Selon la Direction de la répression des fraudes, l’amende pourrait être très salée. Celle-ci approcherait le montant qu’ils ont reçu.

Le journal Les Inrocks nous apprend également que les YouTubeurs ne seront pas les seuls à être sanctionnés. Les agences médias elles aussi, devraient se voir infliger une sérieuse amende, équivalente ici à la moitié du total de leur campagne média.

Transaction à l’amiable

Les services anti-fraudes, via le Procureur de la République de Paris, vont proposer aux YouTubeurs une transaction à l’amiable, ce qui se passe dans plus de 95% des cas. S’il n’y a pas d’accord, l’affaire se verra renvoyer au tribunal correctionnel, où l’amende risque d’être encore plus lourde et où la condamnation finale pourrait être rendue publique. Une mauvaise publicité dont les principaux intéressés se passeraient aisément.

Les YouTubeurs, dont la force principale reste la proximité avec le public et la sincérité dans leurs messages, pourraient voir leur cote de popularité et leur réputation en prendre un coup.

Un sujet tabou

Les rémunérations des stars d’Internet ont depuis longtemps suscité beaucoup d’interrogations (et de jalousie, peut-être) au sein de l’opinion publique. Combien gagnent-ils, comment, peuvent-ils s’acheter ce qu’ils veulent, sont-ils devenus millionnaires ? Bon nombre de fantasmes centrés sur un sujet qui reste néanmoins très tabou au sein de la communauté YouTube.

La question a souvent été traitée dans des vidéos sur le site du géant américain, souvent de manière très pédagogique, à l’image du YouTubeur français « Le Rire jaune », qui n’élude aucune question sur ses rémunérations personnelles, dans cette vidéo, où le célèbre poncif « 1 euro par 1000 vues » est vite relativisé.

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Une loi déjà présente ailleurs

En août 2015, un article de Gameblog, site spécialisé dans les jeux vidéo notamment, nous apprenait que la loi sur la publicité masquée était déjà en vigueur au Royaume-Uni. Le Commitee of Advertising Pratice (CAP), un organisme qui se charge de faire respecter les bonnes pratiques publicitaires, a mis en place un guide à destination de tous les éditeurs de contenu. L’organisme demande aux YouTubeurs et autres éditeurs de contenu de mentionner clairement quand une de leur vidéo a été financée par une marque.

Maxime Defays

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