Début du chantier pour le mur de Calais © AFP

France: début de la construction à Calais d’un mur contre l’intrusion de migrants

Le Vif

Les ouvriers ont commencé mardi à couler du béton pour ériger un mur conçu pour protéger les accès au port de Calais, dans le nord de la France, des migrants désireux de passer en Grande-Bretagne, a constaté l’AFP.

Les travaux de construction d’un mur destiné à empêcher l’accès au port de Calais (nord de la France) aux migrants désireux de passer en Grande-Bretagne ont débuté mardi, a constaté l’AFP. Les ouvriers ont commencé à couler du béton pour ériger ce mur « anti-intrusion » et « anti-bruit » de quatre mètres de haut, qui doit s’étendre sur un kilomètre de long de chaque côté de la rocade menant au port de Calais, à quelques centaines de mètres de la « Jungle », un bidonville où vivent entre 7 à 10.000 migrants selon les sources. Les travaux, effectués par une entreprise de la région dans le vacarme incessant des véhicules sur la rocade, se déroulaient sous la surveillance des forces de l’ordre, sans la moindre présence de migrants aux alentours.

Constitué de panneaux de béton armé glisses dans des supports métalliques, l’ouvrage qui doit être végétalisé côté circulation prolongera les clôtures grillagées mises en place depuis mi-2015 pour protéger le site du tunnel sous la Manche (39 km de grillages), ainsi que le port et la rocade (30 km). Il sera équipé de caméras et d’un système d’éclairage pour surveiller les tentatives de franchissement, selon des informations obtenues par l’AFP.

Le chantier, financé par la Grande-Bretagne, devrait coûter 2,7 millions d’euros et être achevé d’ici la fin de l’année, selon le calendrier prévisionnel des autorités locales françaises. L’objectif est à la fois d’empêcher les migrants d’envahir l’autoroute toutes les nuits et de diminuer l’attractivité du site pour les passeurs. La rocade, située à proximité de la « jungle », est régulièrement prise d’assaut par des migrants qui tentent de bloquer les camions pour monter à bord et rejoindre clandestinement le Royaume-Uni. L’utilité du mur et son principe même ont suscité une polémique en France et en Grande-Bretagne.

Plus de 10.000 migrants dans la « Jungle » de Calais selon des ONG

La « Jungle » de Calais, dans le nord de la France, où affluent des migrants espérant passer en Angleterre, accueille désormais plus de 10.000 personnes, soit presque 1.000 personnes de plus qu’en août, ont affirmé lundi deux associations actives dans le bidonville.

Selon l’association française l’Auberge des Migrants et l’ONG britannique Help Refugees, « le nombre total de personnes est de 10.088. Il était au recensement précédent de 9.106, soit une augmentation de 12% en un mois ».

Les comptages faits par ces deux associations sont régulièrement critiqués par les autorités. Le dernier recensement officiel, au 19 août, annonçait la présence de 6.900 migrants.

Le dernier chiffre des associations inclut les migrants dormant sous une tente et ceux hébergés dans des centres d’accueil provisoires, ont précisé les ONG.

Selon leur dernier recensement, réalisé du 10 au 12 septembre, 43% des migrants sont Soudanais, 33% Afghans, 9% Érythréens, 7% Pakistanais, 3,5% Éthiopiens, 1% Irakiens et 1% Syriens.

Ils chiffrent par ailleurs le nombre de mineurs à 1.179 mineurs, contre 865 voici un mois. Parmi eux, figurent 1.022 mineurs isolés, dont le plus jeune a 8 ans.

Les autorités ont annoncé ce mois-ci le démantèlement du camp « le plus rapidement possible », ce qui doit se traduire par la répartition des migrants dans des nouveaux lieux d’hébergement sur l’ensemble du territoire.

La France n’a pas suivi l’an dernier la politique d’accueil massif de réfugiés de l’Allemagne mais Calais, point du continent européen le plus proche du Royaume Uni, attire depuis plusieurs années des milliers de migrants espérant traverser la Manche

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