France : 5 corps retrouvés, le père activement recherché

Une étrange disparition. Puis une macabre découverte. Ce jeudi, à 18h30, les enquêteurs ont retrouvé cinq corps dans une fosse sous la terrasse d’une maison où vivait une famille qui n’avait plus donné de nouvelles depuis le début du mois d’avril.

Les cinq corps retrouvés dans la propriété du centre-ville nantais seront autopsiés dans la journée.

Pour quatre d’entre eux, selon les enquêteurs, il s’agirait de la mère, Agnès, des deux fils aînés, Arthur et Thomas et de la fille, Anne. Les premières constatations font état de décès « vraisemblablement par arme à feu », a indiqué le procureur de Nantes. Les autopsies qui permettront d’identifier formellement les victimes et de confirmer que les décès ont été provoqué par une arme à feu sont prévues vendredi à l’institut médico-légal de Nantes.

Le père activement recherché

Désormais, les enquêteurs recherchent activement le père Xavier Dupont de Ligonnès, 50 ans. « Tout est envisageable » et « on est dans le flou », a dit une source proche de l’enquête, car « il a pu disparaitre depuis début avril », date à laquelle la famille n’a plus donné signe de vie. D’après iTélé, il aurait été localisé aux alentours de Fréjus, dans le sud de la France grâce à des retraits en carte bleue.

Loin du coup de folie, les enquêteurs penchent pour l’hypothèse d’un scénario méticuleusement préparé à l’avance, selon des informations obtenues sur place: le bail de la maison avait été résilié, des lettres adressées aux amis et à la direction de l’école pour les prévenir du départ de la famille.

Selon une voisine interrogé sur RTL, le père de famille a été vu « il y a quinze jours (…) avec de gros sacs, de gros cabas ». D’après ce témoin, il faisait des allers et venues entre son domicile et le coffre de son véhicule. Le père « est en vie puisque je l’ai vu après la disparition », affirme un autre habitant du quartier. Deux nuits durant, les chiens du couple – deux Labrador noirs – auraient « hurlé à la mort », intriguant le voisinage.

Une famille sans histoire

Cette famille n’avait plus donné de nouvelles depuis le 4 avril. Les parents et leurs quatre enfants, Thomas, 21 ans, Arthur, 18 ans, Anne, 16 ans et Benoit 13 ans, habitaient une maison à étage en pierre grise située boulevard Schumann. La maison où les corps ont été découverts. Après avoir vécu à Versailles, puis dans le Var et à Pornic, le couple s’était installé à Nantes.

Agnès, la mère, une femme aux cheveux gris âgée de 49 ans, est surveillante dans un établissement scolaire catholique et enseigne le catéchisme. Le père, Xavier, 50 ans, est gérant d’une petite société à Pornic: commercial, il s’occupe d’espaces publicitaires.

Les voisins parlent d’une famille ordinaire. « C’était pas des gens qui se faisaient remarquer, il n’avaient pas de profil atypique », témoigne un agent immobilier installé à proximité du domicile familial. « On est sous le choc. Le monsieur était client chez nous, la dernière fois qu’il est venu, c’était il y a un mois environ », raconte la coiffeuse du quartier. La patronne du quartier voisin « les voyait tous les jours » mais « ne les connait que de vue ». A peine a-t-elle remarqué que la voiture utilisée quotidiennement par la mère « n’avait pas bougé depuis dix jours ».

Des messages « délirants et contradictoires » Pourtant, avant de disparaître, les parents ont laissé des messages « délirants et contradictoires », a déclaré lors d’un point presse le procureur de la République de Nantes, Xavier Ronsin. A certains proches, le père de famille aurait même « expliqué qu’il était agent secret et qu’il partait dans le cadre d’un programme de protection de témoins ».

Le directeur de l’établissement scolaire où étaient scolarisés les deux plus jeunes enfants du couple, a reçu, il y a une dizaine de jours, un courrier pour le moins étrange. Dans cette lettre, les parents évoquent une « mutation professionnelle urgente » en Australie. « Ce courrier était accompagné d’un chèque pour solde de tout compte jusqu’à la fin de l’année », précise le principal.

Selon le procureur, aucune trace de lutte ou de violence n’a dans un premier temps été constatée au domicile où toutes les armoires ont été vidées.

La Golf appartenant vraisemblablement à la mère et garée non loin de la maison éveille aussi la curiosité des enquêteurs. Dans le pollen qui s’est déposé sur le véhicule ont été tracés à la main les mots suivants: « T’avais pas le droit. Tu nous manques. PK ».

LeVif.be, avec Lexpress.fr

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