© Reuters

Film: la chute des Sarkozy, vue par la meilleure amie de Carla

Le Vif

Ex mannequin star des années 80, devenue réalisatrice, Farida Khelfa est aujourd’hui la meilleure amie de Carla Bruni Sarkozy, ex première dame de France. Pendant la présidentielle française 2012, elle a suivi l’intimité du couple présidentielle. Bientôt diffusé en France, Le Vif / l’Express a vu ce film intitulé Campagne intime.

Ce n’est pas la politique qui l’intéresse, dit-elle. Farida Khelfa, réalisatrice, ancien mannequin, amie de coeur de Carla Bruni, a voulu filmer « l’intimité » présidentielle de Nicolas Sarkozy et de son épouse, ces moments qui précèdent ou qui suivent un meeting, ces « instants privés » saisis chez eux ou dans leurs appartements de l’Elysée. Ce n’est pas la politique qui l’intéresse, et pourtant, même depuis les coulisses, on ne voit que lui, l’homme politique: la politique dans les mots, dans la tension, dans l’impossibilité d’envisager l’avenir hors la politique…

Du soir de sa déclaration de candidature sur TF1, le 15 février 2012, au soir de sa défaite, le 6 mai, on regarde Nicolas Sarkozy partir chaque fois au combat, tandis que sa femme s’enveloppe dans de grands manteaux pour cacher qu’elle est, comme elle le dit dans un sourire, « se-gro » – grosse encore des kilos pris pendant sa grossesse. Elle chante Brassens et imite Dalida, elle gratte sa guitare en attendant qu’on lui donne le signal du départ, elle se remaquille avant de l’accompagner sur un plateau télé: « On ne peut rien faire contre les bajoues », l’entend-on constater au terme d’une lutte inégale entre elle et son petit miroir.

« T’es belle », lui lance Sarkozy, dans une vraie seconde volée d’intimité, un vrai regard d’homme. C’est plus fort, mais c’est moins drôle que ce petit cours à son épouse sur la différence entre le nombre d’inscrits et les suffrages exprimés, au soir du premier tour, ou encore que ce recadrage orthographique sec et précis, face à Carla et à Xavier Musca, alors secrétaire général de l’Elysée: de l’importance de mettre en garde contre des finances publiques qui fileraient « hors contrôle », et non pas « hors limite ».

Plus le temps passe, plus c’est dur. Dans l’euphorie du premier discours, à Marseille, le 19 février, Nicolas Sarkozy a trempé sa chemise. Quelques semaines plus tard, au Trocadéro, le 1er mai, ne restent que les soucis: « La règle c’est que chacun s’occupe de ses problèmes ! » martèle, exaspéré, un candidat trop aguerri pour ne pas voir venir la défaite à grands pas.

« Je crois qu’on a perdu… » murmure Carla Bruni à la caméra de son amie, dans un couloir de l’appartement, dès la fin de l’après-midi du 6 mai. « Les enfants, ça a l’air mal barré ! » vient-elle annoncer à son fils, qui joue dans sa chambre avec un copain. « Il faudra être très gentil… » précise-t-elle au petit, qui râle: « J’ai pas envie qu’il arrête ! » Dans ce film, on les voit aussi multiplier les gouzis-gouzis au bébé, visage flouté; on voit Pierre Sarkozy, l’aîné de l’ancien président; et puis on voit Louis, le fils que Nicolas Sarkozy a eu avec Cécilia: scène inouïe, l’adolescent assiste, en tee-shirt tricolore, à la conversation entre son père, sa belle-mère et l’ex-Premier ministre Edouard Balladur, dans un salon de l’Elysée, sur les différentes manières d’envisager l’avenir. « Il faut tourner la page », conclut le candidat vaincu. Un an et demi après, l’éternel retour auquel ne cesse de jouer l’ancien président donne une saveur particulière à ces derniers mots.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire