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Fillon reconnait avoir reçu pour 13.000 euros de costumes de luxe offerts par un ami, « et alors? »

Le Vif

Le candidat de droite à la présidentielle en France François Fillon, au coeur d’une affaire d’emplois présumés fictifs ayant bénéficié à ses proches, a confirmé dimanche qu’il s’était fait offrir par « un ami » pour plusieurs milliers d’euros de costumes de luxe.

Dans son édition de dimanche, l’hebdomadaire Le Journal du dimanche (JDD), révélait qu’un mécène avait signé le 20 février un chèque de 13.000 euros pour le règlement de deux costumes achetés chez Arnys, un tailleur parisien des quartiers chics. « J’ai payé à la demande de François Fillon », a affirmé cet « ami généreux » au JDD.

Le journal assurait avoir obtenu confirmation de l’entourage du candidat de la droite à la présidentielle, pour qui « il est exact qu’un de ses amis lui a offert des costumes en février », mais « ça n’a rien de répréhensible ».

A cela s’ajouteraient selon l’hebdomadaire près de 35.500 euros « réglés en liquide » chez ce tailleur, pour un montant de près de 48.500 euros au total depuis 2012.

Sur ce point, l’entourage de François Fillon sollicité par le JDD a jugé « totalement extravagant » d’affirmer « que certains costumes auraient été payés en espèces ».

Des députés socialistes se demandent si M. Fillon, député de Paris, a bien déclaré ces dons. Une décision du bureau de l’Assemblée remontant à 2011 rend en effet « obligatoire la déclaration de tout don ou avantage d’une valeur supérieure à 150 euros ». Les dons de proches « dans un cadre strictement privés » sont exemptés de cette obligation, fait valoir la déontologue de l’Assemblée dans une lettre de juillet 2013.

François Fillon est convoqué mercredi par les juges d’instruction en vue d’une possible mise en examen (inculpation) dans l’enquête sur les emplois fictifs présumés de son épouse et de deux de ses enfants, dont la révélation fin janvier a plombé sa campagne.

Ancien favori des sondages, François Fillon a chuté dans les intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle du 22 avril. Derrière la candidate d’extrême-droite Marine Le Pen et le centriste Emmanuel Macron, il ne se qualifierait pas pour le second tour du 6 mai, selon les dernières enquêtes.

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