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« Fake news » : beaucoup de bruit, mais peu d’impact

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

L’année 2017 a été plus que jamais l’année des  » fake news « . Quel impact ces fausses informations, largement diffusées via les réseaux sociaux, ont-elles sur les personnes qui y sont confrontées ?

Trois chercheurs issus de trois universités américaines ont analysé le comportement de milliers d’internautes durant la période électorale de 2016. Selon cette étude, relayée par le New York Times, au moins un quart des Américains ont lu des histoires contenants des fausses informations, dites « fake news », durant la période analysée.

Davantage favorables à Trump

Pour mener leur enquête, les chercheurs ont pu observer en temps réel la manière dont 2.525 Américains se sont informés à l’approche des élections. Une première étude, ciblée sur les consommateurs, pour évaluer l’influence sur l’opinion publique. Un site web a été qualifié par l’équipe comme distributeur de fausses informations lorsqu’au moins deux contenus ont été démontrés comme étant erronés. Les chiffres analysés par les chercheurs donnent une bonne première indication de l’impact des fake news. Résultat : malgré leur large portée, l’impact des fake news reste superficiel.

On peut notamment noter une différence selon les partis. Selon l’étude, les partisans de Donald Trump avaient trois fois plus de chance de visiter un site où circulent des fake news que ceux d’Hillary Clinton. Il semblerait également que les personnes à gauche du spectre politique aient été confrontées à davantage de messages en faveur de Trump qu’en faveur de Clinton.

Fake news vs. médias traditionnels

Les Américains ont néanmoins consommé davantage de contenu issu des journaux traditionnels, sites web et autres sources numériques fiables, que sur des sites « spécialisés » dans les fausses informations. Et ce, indifféremment de leur préférence politique. Cela représentait 1% chez les partisans de Clinton, 6% chez ceux de Trump. Les chercheurs ne peuvent cependant pas savoir à quel degré les lecteurs croyaient ou non à ces fausses histoires. Mais leur impact semble rester négligeable. « Il y a énormément de battage médiatique sur les fake news, mais il est important de reconnaitre que le phénomène n’a atteint qu’une partie des Américains. De plus, ces informations ont atteint des personnes qui avaient déjà fait leur choix (ndlr : du candidat pour lequel voter) », déclare le chercheur Brendan Nyhan au NYTimes. Autre caractéristique du profil : ce sont des grands consommateurs d’informations. « Ce sont des personnes qui sont très engagées dans la politique et qui la suivent de très près », poursuit-il.

L’étude pointe également le rôle des réseaux sociaux, notamment Facebook, dans la diffusion de ce type d’informations, dont il est la plateforme numéro 1.

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