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Face à l’afflux de migrants, la Bosnie accuse ses voisins

Le Vif

Le ministre bosnien de la Sécurité a accusé mercredi ses voisins de ne pas en faire assez pour empêcher les migrants d’entrer en Bosnie, qui peine à gérer l’afflux de milliers de ces voyageurs.

Selon les autorités, plus de 5.500 migrants sont entrés cette année sur le territoire de la Bosnie. Ils viennent soit de Serbie, soit du Monténégro après avoir parfois traversé l’Albanie, la Grèce ou la Macédoine, et entendent passer en Croatie, premier pays de l’Union européenne.

« Je ne suis pas sûr que tous les pays aient un comportement sincère, correct et professionnel sur cette route des Balkans. Il y a des pays qui n’ont enregistré que 500 migrants » depuis le début de l’année, a déclaré le ministre de la Sécurité Dragan Mektic, sans citer explicitement les pays visés, lors d’une conférence de presse à Sarajevo.

Il s’exprimait à la veille d’une réunion dans la capitale bosnienne de représentants des ministères de l’Intérieur des pays des Balkans.

Dragan Mektic a également déploré le non-respect par les pays situés sur cette route des accords bilatéraux sur la réadmission de ces migrants sur leur territoire après leur interception en Bosnie. Ces accords sont « dans une crise sérieuse », a-t-il estimé.

Le phénomène n’est pas comparable au passage de centaines de milliers de personnes par « la route des Balkans » en 2015, jusqu’à sa fermeture en mars 2016. Cette route évitait la Bosnie, pays au relief accidenté. Mais l’escale bosnienne est plus prisée depuis début 2018, de nombreux migrants espérant ainsi déjouer la surveillance efficace de la police croate à la frontière avec la Serbie.

Il s’agit essentiellement d’hommes jeunes, mais des familles avec des enfants, venues notamment d’Iran et de Pakistan, sont plus nombreuses depuis peu. Ils se regroupent au nord-ouest de la Bosnie, à Bihac et à Velika Kladusa, près de la frontière avec la Croatie.

La Bosnie devrait prochainement recevoir une aide financière de la Commission européenne pour gérer cette crise, a également annoncé Dragan Mektic. Mais des travailleurs humanitaires se demandent si cette aide, dont le montant sera annoncé dans quelques jours, n’arrive pas trop tard pour éviter une crise humanitaire à l’automne.

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