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F-16 belges en Syrie : ce que cache le gouvernement

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Les F-16 belges doivent-ils intervenir en Syrie ? Didier Reynders, chef de la diplomatie belge, y est favorable et annonce que le gouvernement ira au Parlement pour en débattre.

Le cabinet Michel doit se prononcer sur la question avant le 1er juillet prochain, date à laquelle six chasseurs bombardiers F-16 belges prendront le relais des F-16 néerlandais. En réalité, les jeux sont faits.

La Belgique voit sa marge de manoeuvre réduite à néant sous l’effet d’une double subordination, à l’égard des Pays-Bas et des Etats-Unis. Explication : la décision récente du gouvernement néerlandais d’autoriser ses F-16 à frapper Daech en Syrie, et pas seulement en Irak, contraint pratiquement la Belgique à adopter la même attitude, qu’elle juge l’intervention aérienne en Syrie pertinente ou inutile pour résoudre la crise.

Les accords de coopération passés avec les Pays-Bas – alternance de F-16 belges et néerlandais sur la base jordanienne d’Azrak, protection à tour de rôle de l’espace aérien du Benelux … – transforment peu à peu nos forces en une « armée des Plats Pays », selon le voeu de la N-VA.

De son côté, Washington presse le gouvernement belge d’élargir le mandat des F-16 belges au territoire syrien, comme le révèle un courrier émanant du secrétaire d’Etat américain à la Défense. « Ne pas répondre favorablement à cette demande pourrait valoir aux services de renseignement belges d’être privés d’échanges d’informations sur la menace terroriste », estime un expert des questions de défense. A l’inverse, une entrée en scène des F-16 belges en Syrie risque, selon lui, de rehausser le niveau de cette menace en Belgique. Le gouvernement belge ne peut l’ignorer. Donnera-t-il pour autant à la police et aux services de renseignement les moyens de renforcer la protection du pays ?

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