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Evasion explosive d’un braqueur près de Lille

Le Vif

Un détenu qui s’est évadé samedi d’une prison dans le nord de la France près de la frontière belge, avec prise d’otages et utilisation d’explosifs, est un braqueur soupçonné d’être à l’origine en 2010 de la mort d’une jeune policière, a annoncé le procureur de la République.

Arrêté en juin 2011, Redoine Faïd aurait utilisé des explosifs pour faire sauter une partie du sas de la prison de Sequedin près de Lille, avant de prendre quatre surveillants en otage, a déclaré le procureur de Lille Frédéric Fèvre, lors d’un point de presse à proximité de la prison, en fin de matinée. Les otages ont été relâchés. La préfecture avait parlé à l’origine d’un cinquième otage.

Redoine Faïd est armé et a toujours des explosifs en sa possession, selon le procureur. Il a pris la fuite à bord d’un premier véhicule, qu’il a abandonné et aurait incendié sur l’autoroute A25 à hauteur de Ronchin, puis est monté dans un second véhicule.

Faïd s’était d’abord rendu à un parloir samedi matin lors duquel il a reçu la visite de sa femme, selon Etienne Dobremetz, du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa. Cette dernière lui aurait fourni les explosifs cachés dans de petits mouchoirs, selon cette source. Il y aurait eu cinq explosions lors de l’évasion, qui ont détruit cinq portes de l’établissement, selon cette source.

Redoine Faïd, qui avait été arrêté en juin 2011 près de Lille (nord), est soupçonné d’être le maître d’oeuvre d’un projet d’attaque à main armée qui avait coûté la vie à la policière municipale Aurélie Fouquet, 26 ans, en mai 2010 à Villiers-sur-Marne près de Paris lors d’une course-poursuite sur l’autoroute.

L’avocat du détenu dit ne pas avoir « été étonné »

L’avocat du braqueur Redoine Faïd, Me Jean-Louis Pelletier, a dit à l’AFP ne pas avoir « été étonné » à l’annonce de l’évasion de son client, même si « rien ne (le) laissait penser ». « Un client qui s’évade, en principe ce n’est pas tellement étonnant, surtout quand c’est quelqu’un qui est dans sa situation et avec, si je puis dire, l’entregent qui est le sien. Il avait certainement des possibilités », a ajouté Me Pelletier, qui a défendu dans le passé Jacques Mesrine et Francis le Belge.

« Des évasions, j’en ai connu de toutes sortes. La préoccupation presque constante d’un détenu consiste précisément à s’en sortir, donc s’il en a les moyens, les possibilités de tenter une évasion », a encore dit l’avocat. « Il est remarquablement intelligent. J’ai avec lui d’excellentes relations parce que nous nous connaissons depuis longtemps, il m’a toujours fait confiance, mais à part ça, je ne suis pas un confesseur. Rien ne m’a laissé prévoir depuis ma dernière visite qu’il avait de tels projets, qu’il puisse s’évader », a affirmé Me Pelletier.

« C’est un client qui m’a donné pas mal de travail, il y a beaucoup de choses en train », a poursuivi celui qui le défend depuis « des années et des années ». « Il a purgé plusieurs années de prison. Il est ressorti très dynamique, finalement relativement inchangé malgré le poids de la détention. Et puis après, il fait sa vie, je ne suis pas attaché à ses basques », a expliqué son avocat.

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