© Reuters

Europe et Etats-Unis adoptent de nouvelles sanctions contre l’Iran

Les pays occidentaux ont décidé de prendre des mesures contre les secteurs bancaire et pétrolier iraniens, après le rapport de l’AIEA sur la dimension militaire du programme nucléaire iranien.

L’administration américaine a imposé lundi de nouvelles sanctions sur l’Iran en raison de ses ambitions nucléaires. Les Etats-Unis ont décidé de frapper les secteurs bancaire et pétrolier.

C’est en réaction au récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) que les Américains, le Royaume-Uni et le Canada et l’Union européenne ont annoncé ce nouveau tour de vis.

Le rapport de l’AIEA a renforcé le soupçon d’une « possible dimension militaire » du programme nucléaire iranien. Les grandes puissances sont passées à l’offensive après la résolution au rabais adoptée par le conseil des gouverneurs de l’AIEA qui s’est contenté, le 17 novembre, d’exprimer sa « profonde inquiétude » sur le programme nucléaire iranien.

Sanctions contre les banques qui traitent avec l’Iran

La Maison Blanche veut d’abord durcir les mesures de rétorsion contre ceux qui soutiennent le développement des ressources pétrolières et du secteur pétrochimique en Iran. Les Etats-Unis s’attaquent directement aux deux premières sources de revenu de Téhéran.

Concrètement, la voie est désormais ouverte à d’éventuelles sanctions contre les banques qui traitent avec l’Iran, via les banques iraniennes ou la banque centrale du pays. Le Trésor a également annoncé qu’il plaçait sur sa liste noire « onze personnes morales ou physiques » qu’il accuse de contribuer « au programme d’armes de destruction massive » de Téhéran. Cette mesure permet de geler les éventuels actifs que ces personnes pourraient avoir sur le sol américain.

« L’Iran a désespérément besoin de capital et de technologie parce que sa production de pétrole décline, et cette mesure va entraver ses tentatives d’enrayer ce déclin », a commenté un haut responsable américain.

Sanctions européennes

Le Royaume-Uni avait annoncé plus tôt lundi la rupture de tous les liens existant entre le secteur financier britannique et les banques d’Iran, et le Canada avait dit bloquer « virtuellement » toutes les transactions avec le pays. De son côté, la France, a proposé lundi à ses partenaires de geler « dès à présent » les avoirs de la banque centrale -qui ne fait pas l’objet de sanctions spécifiques de la part de Washington- et d’interrompre les achats de pétrole iraniens pour convaincre Téhéran de renoncer à son programme nucléaire militaire.

Et l’Union européenne envisage de geler les avoirs d’environ 200 personnes et sociétés supplémentaires, dans le cadre d’un renforcement de ses sanctions, ont indiqué mardi à l’AFP des sources diplomatiques. Cette liste doit être entérinée le 1er décembre par les ministres européens des Affaires étrangères L’UE étudie également la possibilité de mesures à l’encontre de « nouveaux secteurs » économiques et industriels du pays, a souligné un diplomate.

Des mesures « sans effet », selon Téhéran

En réaction, l’Iran a condamné ce mardi les nouvelles sanctions occidentales en les jugeant « sans effet » sur son économie et sa politique nucléaire. « Tout le monde sait que le niveau de notre commerce avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis est à son plus bas niveau », a déclaré Ramin Mehmanparast, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Téhéran a par ailleurs reçu le soutien de la Russie qui a qualifié ces nouvelles mesures d' »inacceptables ».

En 2010, l’ONU avait adopté un quatrième volet de sanctions pour tenter de forcer Téhéran à faire la transparence sur son programme nucléaire. Aujourd’hui, les grandes puissances continuent toujours de penser que l’Iran veut développer un volet militaire secret.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire