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Euro : encore un sommet pour rien ?

Nicolas Sarkozy a qualifié le sommet qui s’ouvre ce week-end à Bruxelles de  » sommet de la dernière chance « . Tiens, tiens… Une formule maintes fois entendue de la bouche des négociateurs belges sur les réformes institutionnelles du pays ! Décidément, les politiques aiment le  » copycat « .

Officiellement, ce dimanche 23, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne doivent trouver un accord sur le moyen d’enrayer la spirale infernale dans laquelle la crise de la dette souveraine est entraînée. Une crise qui risque, plus que jamais, de s’étendre à l’Italie et à l’Espagne, laquelle vient d’être dégradée d’un cran par les agences de notation. Dès samedi soir, le président français et la chancelière allemande, Angela Merkel, seront en première ligne pour tenter de sauver le soldat grec et la zone euro.

Une tentative de plus ? Pour quels résultats ? C’est le sommet de la dernière chance, laisse entendre M. Sarkozy. Pourtant, les divergences entre Paris et Berlin sont énormes, surtout en ce qui concerne le fonds de sauvetage qui doit aider les Etats défaillants : le fameux FESF tout juste sorti des fonds baptismaux, dont l’utilisation et la force de frappe font l’objet de profondes divergences entre Européens. Son trésor de guerre de 440 milliards d’euros n’est en effet pas suffisant pour faire face à une épidémie de type grec au sein de l’UE. Mais Angela Merkel, aussi impopulaire dans les sondages de son pays que Nicolas Sarkozy dans le sien, refuse de voir augmenter la participation du contribuable allemand au sauvetage de la Grèce ou du Portugal, voire de l’Italie, de l’Espagne…

Pour ajouter à la cacophonie ambiante, il est apparu, jeudi, que le FMI et la Commission européenne offraient des visions différentes sur l’évolution de la dette grecque dans les semaines et les mois à venir. Or, c’est de cette évaluation sensée être commune que dépendra l’épaisseur de l’enveloppe d’aide que les Européens devront fournir à Athènes… Bref, il y a de fortes chances que le sommet de ce week-end, déjà retardé une première fois, soit un sommet pour rien ou presque. Les marchés financiers l’ont d’ailleurs bien anticipé, eux qui clôturaient pour la plupart en baisse, ce 20 octobre. Il faudra sans doute encore d’autres sommets pour parvenir à sortir la zone euro du bourbier dans lequel elle est empêtrée. Les négociateurs belges, eux, l’ont démontré : au-delà des tensions qu’ils ont connues, la persévérance s’est avérée gagnante. Message reçu, M. Sarkozy ?

Th.D.

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