© AFP

Etudiante violée en Inde: les accusés comparaissent à huis clos

Les cinq hommes majeurs poursuivis pour le viol collectif et le meurtre d’une étudiante à New Delhi vont comparaître pour la première fois ce lundi.

Les cinq hommes majeurs poursuivis pour le viol collectif et le meurtre d’une étudiante à New Delhi vont comparaître lundi pour la première fois devant un tribunal, la justice ayant annoncé qu’elle disposait de preuves médico-légales de leur implication dans ce crime qui a révolté l’Inde. La magistrate examinant l’affaire a ordonné que la comparution des cinq accusés majeurs se fasse à huis clos, dans un contexte d’agitation.

Les cinq, qui pourraient être condamnés à mort s’ils sont reconnus coupables, sont également accusés d’enlèvement, de vol et de complicité dans cette attaque du 16 décembre, à bord d’un autobus.
L’agression a provoqué des protestations et des manifestations à travers tout le pays, de nombreux Indiens dénonçant les violences infligées aux femmes et l’apathie de la justice et de la police devant ce type de crime.

Les cinq accusés, résidant à New Delhi et tous âgés de moins de 35 ans, sont Ram Singh, Mukesh Singh, Vijay Sharma, Akshay Thakur et Pawan Gupta. Le sixième accusé n’a que 17 ans et doit être jugé par un tribunal pour mineurs.

Importantes mesures de sécurité autour du tribunal

Les prévenus comparaissent en général plusieurs mois après les faits en Inde mais, dans ce cas particulier, la procédure a été accélérée. Les accusés comparaîtront un peu plus d’une semaine après la mort de la jeune femme de 23 ans, étudiante en kinésithérapie, dans un hôpital de Singapour où elle avait été transférée pour tenter d’être sauvée.

La police a pris d’importantes mesures de sécurité pour l’audience devant les magistrats, par craintes d’agressions envers les cinq prévenus. Un homme a été arrêté la semaine dernière alors qu’il essayait de placer une bombe à proximité de la maison de l’un d’eux.
Selon les experts judiciaires, la cour du district de Saket, dans le sud de la capitale, devrait transférer l’affaire à un autre tribunal, compétent en matière de viol et de meurtre.

Du sang de la victime retrouvé sur les vêtements des accusés
« Le tribunal va leur demander s’ils ont des avocats et (en cas de réponse négative) nommera un Amicus Curiae (avocat) pour les représenter et fournira à chaque accusé une copie de l’acte d’accusation », a avancé Vishwender Verma, avocat à la Haute cour de Delhi.

L’affaire sera ensuite transférée à une autre cour car le tribunal devant lequel vont comparaître les cinq hommes ne peut pas juger les crimes de viol et de meurtre, a-t-il ajouté. La jeune femme avait passé la soirée au cinéma avec son compagnon, âgé de 28 ans. Après avoir tenté en vain d’arrêter plusieurs rickshaws, le couple était monté dans un bus habituellement destiné au ramassage scolaire mais qui était occupé par un groupe d’hommes ayant pris le véhicule pour leur propre compte.

Les six hommes présents dans le véhicule ont alors violé l’étudiante avant de la battre, ainsi que son compagnon, à coups de barres de fer, puis de les éjecter du bus, selon l’accusation. Samedi, l’accusation avait indiqué que les traces de sang retrouvées sur les vêtements des accusés correspondaient aux sang de la victime. Le compagnon de la jeune femme a témoigné auprès de la police et reconnu les personnes arrêtées comme étant les agresseurs, selon la presse.

Dans un entretien à l’AFP et à une chaîne de télévision indienne, le petit ami, qui a été grièvement blessé dans cette attaque, a dénoncé vendredi le temps perdu par la police et l’indifférence des passants alors que le couple gisait en sang sur le trottoir. La nature particulièrement ignoble de cette affaire a ébranlé l’opinion, donnant lieu à de nombreuses manifestations pour que les femmes soient mieux protégées dans une société encore largement dominée par les hommes.

Le père de la victime nie avoir demandé que sa fille soit identifiée Selon l’édition dominicale du journal britannique, The Daily mirror, le père de la victime, a demandé que le nom de sa fille soit rendu public « pour donner du courage aux autres femmes ». Mais ce lundi, le quotidien Hindustan Times le père de la jeune femme nie avoir autorité se quotidien britannique à réveler le nom de sa fille et assure qu’il souhaite seulement que le nom de sa fille soit utilisé pour baptiser une nouvelle loi punissant plus sévèrement les violences faites aux femmes. La loi indienne stipule que les victimes de viol doivent être protégées par l’anonymat.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire