© REUTERS

Etats-Unis : trois morts après les violences au cours d’un rassemblement d’extrême droite

Le Vif

Le bilan des violences survenues samedi lors d’un rassemblement de groupes d’extrême droite à Charlottesville (Virginie) est passé à trois morts, a annoncé un responsable municipal.

« Nous avons des gens qui sont venus ici pour provoquer la confusion, le chaos et le trouble, lesquels ont provoqué trois décès », a déclaré Maurice Jones, directeur municipal de Charlottesville, au cours d’une conférence de presse.

Une personne a été tuée lorsqu’une voiture a foncé dans une foule composée, selon des témoins, de contre-manifestants hostiles au rassemblement d’extrême droite.

La victime était une femme âgée de 32 ans qui traversait la rue lorsque la voiture a percuté la foule, a déclaré le chef de la police de Charlottesville, Al Thomas.

Le conducteur de ce véhicule a été placé en garde à vue et la police traite les faits comme un « homicide criminel », a-t-il dit.

Des témoins ont déclaré que la voiture semblait avoir volontairement percuté la foule.

Le FBI a ouvert une enquête sur les circonstances de l’attaque.

Les circonstances des deux autres décès survenus à Charlottesville n’étaient pas connues immédiatement.

En fin d’après-midi (heure locale), au moins 35 personnes recevaient ou avaient reçu des soins pour des blessures graves ou légères, a indiqué le chef de la police.

Des centaines de personnes étaient arrivées samedi dans cette ville de l’est des Etats-Unis.

Certaines étaient là pour manifester dans le cadre d’un rassemblement appelé « Unite the Right Rally », groupant des partisans de la suprématie blanche, des nationalistes et d’autres militants favorables à ce que l’on appelle « Alt-Right », ou droite alternative.

D’autres étaient venues pour protester contre la tenue de ce rassemblement.

– Les époux Trump réagissent –

« Nous devons TOUS nous unir et condamner tout ce qui représente la haine. Il n’y a pas de place en Amérique pour ce type de violences », a tweeté le président Donald Trump, à l’issue de la manifestation avortée.

D’habitude relativement avare en commentaires publics, la Première dame des Etats-Unis, Melania Trump, l’avait précédé en condamnant le sectarisme. « Rien de bon n’émerge de la violence », a-t-elle écrit sur Twitter.

Le refus du président Trump de condamner spécifiquement les groupes d’extrême droite après les violences de samedi a été critiqué par ses adversaires démocrates, mais aussi par certains républicains. Son ancienne rivale à la présidentielle Hillary Clinton l’a ainsi critiqué sans le nommer et plusieurs Républicains ont pointé du doigt l’attitude du milliardaire. Les événements ont même fait sortir de son mutisme l’ancien président Barack Obama.

Le sénateur républicain John McCain a, pour sa part, réagi dans un communiqué de presse dont le titre évoque « l’attaque de suprémacistes blancs ». D’après l’ancien candidat à la présidentielle, ce n’est « pas moins » que l’héritage des pères fondateurs des Etats-Unis, stipulant que tous les hommes sont égaux, qui est « mis en danger » par « l’attaque violente à Charlottesville où au moins une personne a perdu la vie… durant une confrontation entre nos meilleurs anges et nos pires démons. »

« Les suprémacistes blancs et les néonazis vont, par définition, à l’encontre du patriotisme américain et des idéaux qui nous rendent si spéciaux en tant qu’hommes et en tant que nation », dit encore M. McCain.

Le sénateur républicain de Floride Marco Rubio est lui aussi intervenu sur Twitter. « Très important pour la nation d’entendre le président décrire les événements de Charlottesville pour ce qu’ils sont, une attaque terroriste menée par des suprémacistes blancs ».

Drapeaux confédérés

Certains militants rassemblés, professant la suprématie de la race blanche, étant venus munis de drapeaux confédérés, un symbole considéré comme raciste par une bonne partie des Américains. D’autres arboraient des symboles nazis.

Le gouverneur McAuliffe avait appelé vendredi les habitants à éviter de se rendre à ce rassemblement baptisé « Unite the Right Rally », porteur selon lui d’idées « abjectes » et pour lequel un détachement de la Garde nationale de l’Etat avait été mis en alerte.

Le 8 juillet dernier, quelques dizaines de membres du Ku Klux Klan s’étaient déjà rassemblés dans cette ville paisible et pittoresque, très largement surpassés en nombre par les manifestants antiracistes. Mais les images de ces extrémistes en robe traditionnelle avaient été diffusées dans le monde entier.

Cette fois-ci, la droite nationaliste espérait attirer nettement plus de partisans, grâce à la présence de différents responsables de la mouvance Alt-Right, qui avait soutenu Donald Trump pendant sa campagne.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire