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Etats-Unis: Huntsman se retire et soutient Romney

Le candidat à l’investiture républicaine Jon Huntsman s’écarte du chemin du favori de l’establishment Mitt Romney.

Jon Huntsman, c’est fini. Il aura « survécu » peu de temps après son score honorable lors de la primaire du New Hampshire. Le plus modéré des candidats républicains a décidé de se retirer de la course à l’investiture de son parti pour l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Ce retrait n’est pas encore officiel, mais il a été annoncé dimanche soir à ABC News son porte-parole.

L’ex-gouverneur de l’Utah, ex-ambassadeur en Chine, préfère faire de la place pour Mitt Romney. Selon son porte-parole, Jon Hutsman est « fier de son parcours » mais « ne veut plus se mettre en travers du chemin » de Mitt Romney. En effet, il faisait « double emploi » avec le favori de l’establishment, jugeait récemment notre correspondant. Même positionnement modéré en public, même « intellect qui le rendait présidentiable », même foi mormone en privé…

Pourquoi ça n’a pas marché pour lui ?
Malgré le soutien récent du Boston Globe, le quotidien de la capitale du Massachussetts (l’Etat dont Mitt Romney fut gouverneur…) qui écrivait dans ces colonnes que »Il serait le mieux préparé pour être président », juge, cela n’a pas suffi à contre-balancer les multiples handicaps de sa candidature. Outre son peu de ressources financières – car, comme le souligne le New York Times, il a beau être le fils d’un des hommes les plus riches du monde, le magnat de la chimie Jon Huntsman Sr, il « manque d’argent » – Jon Huntsman Jr doit son ex-poste d’ambassadeur de Chine au président démocrate Barack Obama, un lien que de nombreux républicains n’auraient pu lui pardonner… Autre handicap: Jon Huntsman est mormon. Pas sûr qu’il y avait la place pour un deuxième mormon dans la course républicaine. Le fait que le premier, Mitt Romney, mène la danse est déjà étonnant dans un parti où la droite chrétienne pèse lourd, comme l’a montré le score de Rick Santorum dans l’Iowa.

Le charisme d’une ampoule à économie d’énergie ?
Sa discrétion l’honore peut-être et lui évite de commettre autant de bourdes que ses concurrents… mais elle ne le sert pas. La presse s’en amuse. Le Tampa Bay Times, par exemple: « Certains candidats entrent dans une pièce et leur présence la remplit comme la lumière du jour. Jon Huntsman entre dans une pièce et, euh, il est dans la pièce. Comme une ampoule à économie d’énergie ». Sur Twitter, ses filles ont plus de mordant que lui. Et lors des débats, ses performances restent insipides. Au fond, le lancement de sa campagne semblait annoncer le ton: « plat ».

Il n’est pas certain que le retrait de Jon Huntsman rapporte beaucoup à Mitt Romney… Au moins, ne sera-t-il plus attaqué que sur son flanc droit, note le New York Times. Les modérés se rassembleront-ils derrière lui pendant que les conservateurs se divisent entre de multiples candidats comme Rick Perry et Rick Santorum? Et Mitt Romney finira-t-il par séduire cette partie capitale de sa famille politique? Ron Paul confirmera-t-il sa percée? Éléments de réponse samedi prochain, en Caroline du Sud.

LeVif.be; avec L’express.fr

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