Antony Blinken. © Belga

Etat Islamique : la coalition apporte son soutien au plan militaire et politique irakien de reconquête

La coalition antidjihadiste, dirigée par les Etats-Unis, a apporté mardi à Paris son soutien au plan militaire et politique de l’Irak pour regagner le terrain perdu, une lutte qui sera de « long terme », selon la France.

C’est un « bon plan militairement et politiquement » pour reprendre la province d’Al-Anbar, a déclaré le secrétaire d’Etat américain adjoint Antony Blinken, à l’issue d’une réunion ministérielle internationale dans la capitale française.

« En Irak, aujourd’hui nous avons la bonne stratégie », a jugé ce responsable américain, et elle sera « gagnante » si tous remplissent leurs obligations. Dans une déclaration commune, la vingtaine de pays et d’organisations réunis à Paris – dont la Belgique – ont exprimé « leur ferme soutien à ce plan » d’urgence de Bagdad pour la reconquête de la province d’Al-Anbar contrôlée par le groupe Etat islamique (EI).

Le plan présenté par le Premier ministre irakien prévoit notamment d' »accélérer le soutien aux combattants tribaux de la province d’Al-Anbar afin qu’ils luttent contre Daech (acronyme arabe de l’EI) aux côtés des forces irakiennes » et de « garantir que toutes les forces qui participent à la libération de la province opèrent sous le commandement et le contrôle du Premier ministre et de la chaîne de commandement irakienne ».

La « détermination est totale » dans la lutte internationale contre le groupe Etat islamique, « un combat de long terme », a déclaré à la presse le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, après des critiques irakiennes sur « l’échec » de la communauté internationale dans sa lutte.

Dans la matinée, le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, avait dénoncé un manque de soutien à son pays, confronté depuis un an à l’avancée des djihadistes. « Je pense que c’est un échec de la communauté internationale.

Concernant le soutien à l’Irak, il y a beaucoup de mots, mais peu d’actions sur le terrain », a-t-il dit au cours d’une conférence de presse, évoquant aussi un afflux dans les rangs de l’EI de combattants étrangers, dont le nombre est désormais supérieur à celui des Irakiens, selon lui.

A l’issue de sa rencontre avec la coalition, il a souligné que l’EI était arrivé en Irak par la Syrie. Dans sa déclaration commune, la coalition a pris acte « de la détérioration continue de la situation en Syrie ainsi que de l’incapacité et de l’absence de volonté du régime de Bachar al-Assad de lutter contre Daech ».

Elle appelle au « prompt lancement d’un véritable processus politique inclusif, sous l’auspice des Nations unies » pour rétablir la paix en Syrie, via la constitution d’un gouvernement transitoire incluant des représentants de l’opposition et du régime en place en vertu d’un principe entériné par la communauté internationale mais jamais concrétisé.

Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a pour sa part appelé à un renforcement des efforts en faveur d’une intégration accrue de l’armée irakienne – auxquels la Belgique participe avec une trentaine d’instructeurs déployés à Bagdad en plus d’une centaine de militaires basés en Jordanie pour mettre en oeuvre six chasseurs-bombardiers F-16 engagés dans les opérations aériennes contre Daech, mais uniquement en Irak.

« Les frappes aériennes sont efficaces en région kurde », où les pesmerghas (combattants kurdes) défendent leur territoires, a-t-il affirmé par téléphone à l’agence Belga. M. Reynders a toutefois assuré que la Belgique n’envisageait pas d’étendre son action en Syrie, en dépit de demandes de chefs militaires de la coalition.

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