Artisanapolis, la ville "étoile de mer" : "totalement écologique et 100 % autonome", affirment ses concepteurs. © DR

Et si, plus tard, on vivait dans des villes flottantes ?

La démographie mondiale va galopant. D’ici à 2050, la planète devrait compter entre 8 et 10 milliards d’êtres humains. A cette escalade se greffe un exode massif des villageois vers les grosses villes. L’espace urbain disponible se réduit et subit une pression de plus en plus forte. Partant de ce constat, plusieurs cabinets d’architecture futuriste proposent des prototypes de ville flottante. En pleine mer. Et pas loin d’être 100 % écologiques.

Le dernier en date répond au doux nom d’Artisanapolis. Avec 2,5 millions de vues en cinq jours, la vidéo du projet imaginé par Seasteading et DeltaSync suscite un bel engouement. Leur ville ressemble à une étoile de mer à cinq branches ramifiées, consistant en des plates-formes amovibles supportant des immeubles à quatre ou cinq étages. Flottant sur la surface aquatique, elle est protégée de la violence de la houle de haute mer par une enceinte circulaire, flottante elle aussi. Dans les plans d’eau intérieurs règne ainsi le calme plat. Se proclamant  » totalement écologique et 100 % autonome « , la ville serait conçue pour être exclusivement dépendante des énergies propres produites en son sein. Ses armes ? Des panneaux photovoltaïques et des turbines hydroélectriques convertissant l’énergie des courants marins en électricité.

Et pour manger ? La nourriture serait produite par les cultures hydroponiques sous serre réparties sur l’île artificielle. Quant à l’eau potable, elle proviendrait d’unités de désalinisation de l’eau de mer. Ce dernier processus étant à la fois très énergivore et problématique pour l’environnement à cause des rejets concentrés en sel délétères pour la faune et la flore marines, on peut néanmoins s’interroger sur le choix du cabinet d’architecture. Quant aux déchets, ils seraient entièrement traités et recyclés.

L’espoir d’un avenir urbain plus vert que noir est également permis avec le prototype de ville flottante autonome et durable de l’architecte français Jacques Rougerie. Y habiteraient 7 000  » Mériens « , par opposition aux Terriens.

Avec ses 900 mètres de longueur et ses 500 mètres de largeur, sa cité flottante se fond dans le paysage maritime en arborant les atours d’une gigantesque raie manta. Une forme idéale de par son esthétisme et son hydrodynamisme. En son coeur, un lagon où des navires peuvent accoster, un système de production d’énergie propre et de quoi vivre en autonomie sans produire de déchet. Cette ville, Rougerie l’a pensée comme une université : elle serait dotée d’une école, de laboratoires de recherche, de résidences, de jardins et d’espaces de loisirs. Elle fait suite à son projet SeaOrbiter, un laboratoire d’exploration des océans qu’il a imaginé avec l’océanographe Jacques Piccard et le spationaute Jean-Loup Chrétien. Lancée en 2014, la construction de ce vaisseau futuriste se poursuit.

Par Laetitia Theunis.

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