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Estonie: chute du gouvernement Roivas

Le Premier ministre de centre-droit estonien, Taavi Roivas, a perdu mercredi le vote de confiance au parlement ce qui entraîne automatiquement la chute de son gouvernement, a annoncé la télévision publique.

La politique étrangère de Tallinn ne devrait toutefois pas subir de modifications, selon des experts, alors que l’Estonie doit prendre la présidence tournante de l’UE au second semestre 2017.

Une nouvelle coalition devrait être conduite par le principal parti d’opposition, le Centre, dont le chef, Juri Ratas, 38 ans, devrait succéder à M. Roivas à la tête du gouvernement de ce pays balte de 1,3 million d’habitants, membre aussi de l’Otan et de la zone euro, comprenant une importante minorité russophone.

La coalition gouvernementale tripartite était tombée lundi soir, après que les sociaux-démocrates du SDE et les conservateurs d’IRL eurent réclamé le départ de Taavi Roivas, chef du parti de la Réforme.

Cinq partis politiques au total se sont unis pour forcer le départ de M. Roivas auquel ils reprochaient son incapacité à gérer les appels d’offres pour la construction des infrastructures et sa manière de conduire la réforme administrative et son dogmatisme dans le domaine fiscal.

Ils ont cité aussi sa grande lenteur dans la nomination d’un représentant estonien à la Cour des comptes européenne et son incapacité de mettre fin à la nomination de responsables politiques dans les conseils d’administration des sociétés publiques.

La motion a été adoptée par 63 députés, tandis que 28 ont voté contre.

La présidente estonienne Kersti Kaljulaid devait entamer immédiatement des négociations avec les chefs des partis politiques pour former un nouveau gouvernement.

De son côté, le Parti du Centre a annoncé que des entretiens entre les présidents des trois formations devant rassembler une nouvelle coalition, Juri Ratas pour le Centre, Jevgeni Ossinovski pour les sociaux-démocrates du SDE et Margus Tsakhna pour les conservateurs d’IRL commenceraient dès mercredi.

En fait, des contacts entre eux avaient débuté dès lundi soir et le président des sociaux-démocrates avait immédiatement annoncé qu’il voyait en Juri Ratas le futur Premier ministre. Une fois formée, la nouvelle coalition devrait disposer de 56 sièges.

M. Ratas, vice-président du parlement, n’a pris la direction du Centre que le week-end dernier, succédant à Edgar Savisaar, 66 ans, dont les rapports étroits présumés avec la Russie avaient jusqu’à présent empêché la participation de ce parti au gouvernement.

« Juri Ratas n’a rien dit aujourd’hui qui annonce que l’Estonie change sa position vis-à-vis de l’Otan ou de l’UE », a dit mercredi à l’AFP un analyste politique, Ahto Lobjakas.

« Il risquerait une forte réaction du public s’il cherchait à revenir sur ces engagements. Je n’ai aucune raison de douter de sa franchise », a-t-il ajouté.

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