© AFP

Espoir prudent de retrouver le sous-marin argentin

Le Vif

Les recherches ont redoublé dimanche pour retrouver le sous-marin argentin San Juan, porté disparu depuis mercredi dans l’Atlantique sud, avec un nouvel espoir teinté de prudence: samedi, des bases navales ont reçu des appels de détresse attribués au submersible.

« Nous avons reçu sept signaux d’appels satellitaires qui doivent venir du sous-marin. Nous travaillons d’arrache-pied pour le localiser et nous avons transmis cet espoir aux familles des 44 membres d’équipage », a déclaré le ministre argentin de la Défense Oscar Aguad.

« Il y a un espoir teinté de prudence », a commenté dimanche l’expert naval Fernando Morales sur la chaîne de télévision C5N, pour lequel le recours à des téléphones satellitaires indiquerait que le bâtiment a pu remonter suffisamment à la surface pour émettre des messages.

Les experts doivent néanmoins déterminer si ces appels depuis un téléphone satellitaire sont bel et bien le premier signe de vie venant du San Juan depuis le dernier contact, qui remonte à mercredi matin.

« Les appels, d’une durée de 4 à 36 secondes, ont été reçus samedi entre 10h52 et 15h42 (entre 13h52 et 18h42 GMT) dans diverses bases de la marine, mais la conversation n’a pas pu être établie », selon un communiqué du ministère argentin de la Défense.

L’existence de ces appels « indiquerait que l’équipage essaie de rétablir le contact », précise le texte.

– Aucune hypothèse écartée –

La marine essaie désormais de « déterminer précisément d’où ont été émis les appels, en supposant qu’il pourrait s’agir du sous-marin avec 44 membres d’équipage à bord », poursuit le communiqué.

« La brièveté des communications indique qu’ils avaient un très mauvais signal et cela va compliquer la triangulation nécessaire pour la géolocalisation », a tempéré le porte-parole de la marine argentine, Enrique Balbi.

Depuis les sept appels de samedi, le porte-parole n’a pas mentionné de nouveaux appels dimanche.

Malgré l’élan d’espoir suscité par les appels de samedi, le mot d’ordre du porte-parole de la marine reste dimanche: « aucune hypothèse n’est écartée ».

Dimanche, un avion B8 de lutte anti-sous-marine de l’armée américaine et un aeronef de la Nasa inspectaient la zone. Un avion brésilien, un navire britannique sont également mobilisés.

Les recherches se poursuivent, car « nous n’allons pas miser sur le fait qu’on pourra géolocaliser ces appels », précise le porte-parole.

Des vagues de sept mètres et une tempête, de jeudi à samedi, ont compliqué les opérations de recherches dans la zone où le sous-marin a été localisé pour la dernière fois, à 430 kilomètres des côtes de la Patagonie et de la Péninsule de Valdés.

Alors qu’on attendait une accalmie pour dimanche, les conditions météorologiques restaient mauvaises.

– Espoir et angoisse –

« Ils sont dehors! Grâce à Dieu, nous sommes heureux », en a conclu Claudio Rodríguez, frère de Hernán, machiniste du San Juan.

« S’ils ont pu appeler avec un téléphone satellite, cela veut dire qu’ils sont à la surface, et cela nous donne un espoir car nous savions qu’au fond, ils seraient foutus », a-t-il déclaré au micro de la télévision argentine TN.

Samedi, faute de résultats après une inspection en surface de la zone où le bâtiment devrait se trouver, la Marine argentine se préparait à une éventuelle opération de sauvetage en profondeur.

Les recherches se concentrent sur une zone de 300 kilomètres de diamètre, à 430 kilomètres des côtes.

Dimanche, du matériel de sauvetage américain doit arriver à Comodoro Rivadavia (Patagonie) en provenance de Californie. Il permet de secourir des personnes jusqu’à plus de 600 mètres de profondeur.

Selon le protocole, en constatant la rupture de contact avec sa base, le submersible aurait dû remonter à la surface ou activer une balise radio d’urgence.

Le sous-marin, en mission de patrouillage, était parti il y a 35 jours de Mar del Plata, port et station balnéaire à 400 kilomètres au sud de Buenos Aires, pour rejoindre Ushuaïa où il a passé trois jours avant d’entamer le voyage de retour.

« Nous sommes tous angoissés, mais nous gardons espoir. Je veux que mon mari revienne. Qu’ils les retrouvent. Je continue de lui envoyer des messages whatsapp comme je le fais habituellement », a témoigné Marcela Moyano, épouse du machiniste Hernan Rodriguez, l’un des 44 marins.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire