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Espionnage : Merkel veut une réglementation européenne

Le Vif

La chancelière allemande Angela Merkel a défendu dimanche la mise en place d’une réglementation européenne pour mieux protéger les données privées des Européens sur internet, lors d’une interview à la télévision publique.

Elle a souhaité notamment que « les sociétés de l’internet, Facebook, Google, et d’autres, soient obligées d’indiquer aux pays européens à qui elles transmettent les données » de leurs utilisateurs. Une telle mesure devra, selon elle, faire « partie d’un accord européen sur la protection des données ».

Lors d’une réunion des ministres européens de l’Intérieur et de la Justice en fin de semaine, l’Allemagne défendra « une position très stricte », a-t-elle assuré.

Elle a également évoqué les résultats du voyage à Washington cette semaine du ministre de l’Intérieur Hans-Peter Friedrich pour obtenir des éclaircissements du gouvernement américain après les révélations sur un programme mondial de surveillance des communications électroniques par les Etats-Unis.

« Il a été dit très clairement au ministre de l’Intérieur qu’il n’y a pas d’espionnage industriel visant les entreprises allemandes », a-t-elle assuré.

Mme Merkel avait jugé « vital » cette semaine le travail des services de renseignement dans les Etats démocratiques, dans un entretien à l’hedomadaire Die Zeit, défendant ainsi implicitement les autorités américaines.

Avec les Etats-Unis, « nous travaillons ensemble contre le terrorisme mais d’un autre côté il faut assurer la protection des données des citoyens », a-t-elle déclaré dimanche.

Les révélations de l’ex-consultant de l’Agence américaine de sécurité nationale (NSA) Edward Snowden sur le programme de surveillance des Etats-Unis ont suscité beaucoup d’émotion en Allemagne, pays marqué par deux dictatures –le national-socialisme, puis le communisme en ex-Allemagne de l’Est– qui avaient systématisé l’espionnage des citoyens.

Le sujet s’est invité dans la campagne électorale à un peu plus de deux mois des élections législatives, l’opposition accusant Mme Merkel d’avoir été au courant de l’espionnage touchant des citoyens allemands.

Son principal opposant, le social-démocrate Peer Steinbrück, a réclamé la création d’une commission d’enquête du Parlement, dans l’édition dominicale du quotidien Bild. « En tant que chancelière, Mme Merkel a fait le serment de protéger le peuple allemand. Désormais on apprend qu’il a été porté atteinte de façon massive aux droits fondamentaux des citoyens allemands », a-t-il déclaré dans cette interview.

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