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Espagne : plusieurs manifestations contre la réforme du travail

Une marée humaine, agitant des drapeaux rouges, a envahi les villes d’Espagne dimanche pour protester contre la réforme du travail.

A Madrid comme à Barcelone, les deux principales villes du pays, des dizaines de milliers de manifestants avaient répondu à l’appel des syndicats, pour protester contre réforme du travail qui va selon eux « accélérer la destruction d’emplois ». C’est la première réponse de masse à la politique du gouvernement conservateur qui espère ainsi lutter contre un chômage de près de 23%. Des manifestations semblables étaient prévues dans 57 villes d’Espagne.

En l’absence de chiffres du côté policier, les syndicats ont fait état d’une très forte mobilisation, annonçant 500.000 manifestants à Madrid, 400.000 à Barcelone, 150.000 à Valence.

A Madrid, les manifestants, rassemblés à l’appel de l’UGT et de Comisiones Obreras (CCOO), les deux grands syndicats espagnols, ont traversé le centre de la capitale en portant des pancartes avec les mots « non à la réforme du travail injuste, inefficace, inutile » ou « non à la réforme et aux coupes budgétaires. Grève générale ».

Parmi la foule défilaient aussi des enseignants portant le tee-shirt de la « marée verte », un mouvement de contestation né en septembre contre les coupes budgétaires dans l’éducation dans la région de Madrid, ou des manifestants du mouvement des indignés.

Flexibiliser le marché du travail

Premiers frappés par le chômage, avec 48,6% des 16-24 ans sans emploi, les jeunes étaient aussi au rendez-vous. »Je crains que notre génération ait moins de droits que celle de mes parents, que nous ne vivions pas aussi bien. Je sens que l’Espagne et l’Europe retournent en arrière avec ce genre de réformes », confiait Jordi Alsedo, un étudiant ingénieur de 23 ans vêtu de noir.

Le gouvernement de Mariano Rajoy a adopté le 11 février une nouvelle réforme pour flexibiliser le marché du travail, incluant la baisse des indemnités de licenciement et des mesures pour stimuler l’emploi des jeunes. Répondant aux manifestants, le chef du gouvernement a défendu une nouvelle fois dimanche sa réforme lors de la clôture du congrès de son parti, le Parti populaire, à Séville.

« C’est la réforme dont l’Espagne a besoin pour éviter que nous soyons le pays d’Europe qui détruit le plus d’emplois », a lancé Mariano Rajoy. Cette réforme « nous situe au même niveau que les pays d’Europe les plus avancés, et en finit avec les injustices du marché du travail », a-t-il dit.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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