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Erdogan appelle à donner une leçon aux manifestants aux municipales en 2014

Le Vif

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, contesté par une vaste mobilisation qui dure depuis le 31 mai, a appelé dimanche à Adana (sud) ses électeurs à donner « une leçon » aux manifestants lors des élections municipales de mars 2014.

« Il n’y a plus que sept mois jusqu’aux élections locales. Je veux que vous donniez à ces gens une première leçon par des voies démocratiques dans les urnes », a-t-il dit lors d’un discours retransmis par les chaînes de télévision devant des milliers de partisans venus l’acclamer à l’aéroport de cette ville.

M. Erdogan a une nouvelle fois affiché sa fermeté à l’égard des manifestants qui réclament sa démission à travers tout le pays. « Ils sont lâches au point d’insulter le Premier ministre de ce pays », a-t-il martelé, utilisant de nouveau le terme de « vandales » ou d' »anarchistes » pour désigner les protestataires.

Le chef du gouvernement islamo-conservateur qui dirige le pays depuis plus de dix ans a également assuré que son régime représentait l’ensemble des Turcs, sans discrimination. « Nous sommes le parti des 76 millions » d’habitants de Turquie, a-t-il dit.

Le gouvernement a « des limites » « Nous restons patients, nous sommes toujours patients, mais notre patience a des limites », a déclaré M. Erdogan, qui s’exprimait devant plusieurs milliers de partisans à son arrivée à l’aéroport d’Ankara. « Nous ne rendrons pas de comptes à des groupes marginaux mais devant la nation (…) la nation nous a amenés au pouvoir et c’est elle seule qui nous en sortira », a-t-il poursuivi devant la foule qui scandait « la Turquie est fière de toi ».

« Il faut que la Turquie voie la vraie image d’Ankara, pas celle de ceux qui sèment le désordre », a ajouté le chef du gouvernement en décrivant à nouveau les manifestants comme des « pillards ». « S’ils sont perturbés par cette définition, qu’ils aillent vérifier dans le dictionnaire ce que ‘pillards’ veut dire », a-t-il insisté.

Il a une nouvelle fois donné rendez-vous à ses adversaires aux élections municipales de mars 2014. « Soyez patients encore sept mois au lieu d’occuper Gezi ou Kugulu », a lancé M. Erdogan, « vous parlez de démocratie, de libertés et de droits, mais vous ne les obtiendrez pas par la violence mais par la loi ». « Personne ne doit être pessimiste, personne ne doit s’inquiéter. La Turquie, qui a connu bien des événements dans le passé, se relèvera de celui-là aussi », a-t-il assuré.

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