Le président turc Recep Tayyip Erdogan © AFP/Ozan Kose

Erdogan accuse Merkel d’avoir recours à des « pratiques nazies »

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’en est pris personnellement dimanche à la chancelière allemande Angela Merkel, l’accusant de « pratiques nazies », en référence à l’interdiction de meetings électoraux en faveur du oui au référendum turc du 16 avril.

La Turquie avait déjà accusé au début du mois l’Allemagne d’user de pratiques « nazies » en empêchant des meetings, et en refusant la participation de ministres turcs, provoquant une vive réaction à Berlin, Bruxelles et Paris. « Quand on les traite de Nazis, cela ne leur plait pas. Ils manifestent leur solidarité. En particulier Merkel », a déclaré M. Erdogan dimanche dans un discours télévisé. « Mais tu a recours en ce moment à des pratiques nazies », a lancé M. Erdogan à l’adresse de la chancelière. « Contre qui? Mes frères citoyens turcs en Allemagne et les ministres frères » qui ont tenté de se rendre en Allemagne pour faire campagne en faveur de l’extension des pouvoirs présidentiels en Turquie, a-t-il ajouté.

La Turquie a annoncé dimanche avoir convoqué l’ambassadeur d’Allemagne pour protester contre la tenue la veille à Francfort d’une manifestation de Kurdes lors de laquelle ont été brandis des drapeaux du du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit, et ont été lancés des appels à voter non au référendum du 16 avril.

Erdogan a « dépassé une limite »

Le chef de la diplomatie allemande a déclaré avoir dit dimanche à son homologue turc que son président avait « dépassé une limite » en accusant Angela Merkel personnellement de « pratiques nazies ».

« Nous sommes tolérants mais nous ne sommes pas des imbéciles », a déclaré Sigmar Gabriel au quotidien allemand Passauer Neue Presse à paraître lundi, « c’est la raison pour laquelle j’ai fait savoir très clairement à mon homologue turc (Mevlut Cavusoglu, ndlr) qu’une limite avait été ici franchie » suite aux propos « choquants » de Recep Tayyip Erdogan.

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