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Enquête du parquet de Paris sur un déplacement de Macron à Las Vegas

Le Vif

La justice française a ouvert une enquête sur des soupçons de favoritisme autour d’un déplacement à Las Vegas en janvier 2016 du candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Cette enquête a été ouverte lundi pour favoritisme, complicité et recel de favoritisme, a précisé la source.

« Ce n’est en aucun cas une affaire Macron », a aussitôt réagi à l’AFP un proche de M. Macron, en faisant valoir que le choix du prestataire « n’incombait aucunement au ministre ou à son cabinet ».

L’enquête fait suite à un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) du 8 mars 2017, qui soupçonne des dysfonctionnements dans l’organisation de cette opération, confiée au géant français de la communication Havas sans appel d’offres préalable.

Selon l’hebdomadaire Le Canard enchaîné, qui avait révélé l’affaire, le coût de la soirée aurait atteint 381.759 euros, dont 100.000 euros rien qu’en frais d’hôtel.

Lors de ce déplacement, en plein Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas aux Etats-Unis,

grand-messe mondiale de l’innovation technologique, Emmanuel Macron avait été ovationné par plus de 500 personnalités et dirigeants de start-up françaises.

L’ancien ministre du président socialiste François Hollande, repositionné au centre, désormais favori des sondages, a récemment nié toute responsabilité dans ce dossier.

« Mon ministère, lorsque j’étais ministre, a toujours respecté les règles des appels d’offres et des marchés publics », a assuré Emmanuel Macron, dont plusieurs proches au ministère de l’Economie étaient d’anciens salariés d’Havas.

Emmanuel Macron, son cabinet et le ministère de l’Economie « sont totalement hors de cause » dans cette affaire, a de son côté assuré le 8 mars l’actuel ministre de l’Economie, Michel Sapin, qui avait missionné l’IGF pour enquêter.

« C’est un dysfonctionnement de Business France », a-t-il poursuivi, en référence à un organisme de promotion dépendant du ministère de l’Economie. « Il l

ui appartenait, si elle considérait que les délais étaient trop courts, de dire qu’elle ne pouvait pas organiser l’événement selon les règles, ce qui n’a pas été fait ».

Business France a pour sa part reconnu sa responsabilité dans l’organisation de la soirée de Las Vegas. « Il est apparu ultérieurement que, au vu des délais, le choix d’un prestataire capable de prendre en charge l’organisation de l’événement aux US et les actions de communication associées (…) avait été fait selon une procédure pouvant potentiellement être affectée d’irrégularité », a écrit l’organisme dans un communiqué.

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