Image d'illustration. © Belga

« En Europe, la crise des réfugiés met l’équilibre entre les sexes en péril »

Naomi Skoutariotis
Naomi Skoutariotis Journaliste pour Knack.be

« Comme la grande majorité des migrants sont des hommes, la crise des réfugiés risque de rompre l’équilibre des sexes » écrit Valerie Hudson, professeur en sciences politiques à l’université Texas A&M dans une opinion parue dans le quotidien De Standaard.

Une évolution inquiétante

D’après l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), 66,26% des migrants adultes inscrits l’année passée en Grèce et en Italie sont masculins. Et parmi les migrants mineurs (20% du nombre total des migrants), neuf sur dix sont des garçons.

Hudson estime qu’il s’agit là d’une évolution inquiétante. « En Suède, ce nombre provoque un déséquilibre. Fin 2015, il y avait 123 garçons de 16 et 17 ans pour 100 filles du même âge. À titre de comparaison, la Chine, qui a été longtemps le pays aux déséquilibres les plus marqués du monde, la proportion dans cette catégorie d’âge est de 117 garçons pour 100 filles, même si dans les autres tranches d’âge l’équilibre est plus disproportionné en raison des restrictions de naissances. »

« Seul le Canada semble voir un motif d’inquiétude dans ce développement » écrit Hudson. Le nouveau gouvernement Trudeau a annoncé fin novembre qu’à partir de 2016, il ne laisserait entrer que les femmes, les enfants accompagnés et les familles venus de Syrie. « Les mineurs non accompagnés et les hommes adultes sont exclus. »

« L’équilibre des sexes doit être protégé par l’état »

Valerie Hudson souhaite que l’on réfléchisse aux conséquences à long terme et que l’on étudie de près l’approche canadienne (et peut-être à la suivre). « Si les proportions sont en équilibre dans les pays d’origine, il est étrange de n’autoriser que des demandeurs d’asile principalement masculins ».

La scientifique tient le même raisonnement que l’anthropologue Barbara Miller, qui estime qu’un sexe-ratio normal est un bien public et mérite la protection de l’état. « Ce serait une tragédie pour les hommes et les femmes européens si la Suède, ou un autre pays européen se retrouvait avec le plus mauvais sexe-ratio du monde parmi les jeunes adultes. »

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