Emmanuel Macron, Ministre français de l'économie et de l'industrie. © AFP/Stéphane De Sakutin

En cas de Brexit, la France ne retiendrait plus les migrants à Calais

La France cesserait de retenir les migrants à Calais et inciterait les banquiers à quitter le Royaume-Uni pour la France en cas de sortie de l’Union européenne, a prévenu le ministre français de l’Economie, Emmanuel Macron, mercredi dans le Financial Times.

Ces déclarations interviennent à la veille du sommet franco-britannique annuel réunissant le président français François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron, avec au menu le référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne.

« Le jour où cette relation sera rompue, les migrants ne seront plus à Calais » a indiqué Emmanuel Macron au quotidien financier britannique, précisant que le « Brexit » pourrait saborder un accord entre les deux pays qui permet à Londres de mener des contrôles du côté français de la frontière.

Le ministre a ajouté qu’en cas de Brexit, le Royaume-Uni n’aurait plus un accès complet au marché unique et que Paris pourrait chercher à attirer les services financiers et les inciter à quitter Londres.

David Cameron avait prévenu le mois dernier que le Brexit pourrait signifier que les contrôles aux frontières seraient supprimés de Calais et qu’il « n’y aurait rien qui empêcherait des milliers de personnes de traverser la Manche du jour au lendemain ».

Depuis le début de la semaine, les autorités françaises ont entrepris de détruire les cabanes de fortune des migrants installés dans la partie sud de la « jungle » de Calais, le plus grand bidonville de France qui abritent des milliers de personnes cherchant à rejoindre l’Angleterre.

La France cherche à les reloger dans des centres d’accueil à Calais ou ailleurs sur le territoire français.

Londres va contribuer pour « une vingtaine de millions d’euros supplémentaires »

L’aide financière britannique à la France dans la crise des migrants à Calais « va être augmentée d’une vingtaine de millions supplémentaires », a déclaré mercredi le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Harlem Désir, à quelques heures d’un sommet franco-britannique.

La contribution britannique à la gestion de la crise est actuellement « de plus de 60 millions (…) Il y aura une vingtaine de millions supplémentaires », a annoncé Harlem Désir à la radio RFI. Cette aide contribuera à accroître « la sécurisation de la zone d’accès au tunnel et de la zone du port de Calais », ainsi que « la lutte contre les réseaux de passeurs » et le financement des centres d’accueil de migrants en France.

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