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Elections européennes : le gouvernement allemand appelle à faire barrage aux nationalistes

Le Vif

La chancelière allemande Angela Merkel et son ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier ont appelé jeudi à participer aux élections européennes de dimanche pour faire barrage aux partis nationalistes.

Grâce à un système électoral assurant une pure représentation proportionnelle, le nouveau parti allemand anti-euro AfD, qui est crédité d’environ 6% des voix dans les sondages, peut espérer gagner au moins cinq à six sièges de député européen dimanche.

Le parti néonazi NPD, qui a atteint 1,3% des voix aux législatives de septembre, peut espérer sur cette base au moins un siège sur les 96 octroyés à l’Allemagne.

« Nous avons besoin d’une forte participation pour que la barre à atteindre par les partis populistes et nationalistes (pour entrer au Parlement européen) soit la plus élevée possible », a déclaré le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, lors d’un entretien avec des journalistes de l’Association de la presse étrangère à Berlin.

Evoquant longuement la crise en Ukraine et la crise de l’euro, il a affirmé que ce n’était « certainement pas le moment pour un vote sanction » mais qu’il fallait « disposer d’un Parlement européen opérationnel à un moment où l’Europe doit davantage se montrer ». « La politique n’est pas un jeu et le Parlement européen n’est pas moins important que les parlements nationaux », a-t-il averti.

Pour Mme Merkel, « les citoyennes et citoyens peuvent avec leur voix contribuer à ce que leurs enfants et petits-enfants continuent de vivre la paix, la liberté et la prospérité ».

Interrogée sur la montée du vote protestataire, dans une interview au quotidien régional Passauer Neue Presse, elle a jugé que la crise en Ukraine montrait toute l’importance de l’Union européenne comme espace de paix.

Le parti anti-euro AfD, créé au printemps 2013 et qui plaide pour une « dissolution ordonnée » de la monnaie unique européenne, avait créé la surprise aux législatives allemandes de septembre en frôlant la barre des 5% nécessaires pour entrer au Bundestag.

Le parti d’extrême droite NPD, considéré comme ouvertement xénophobe, antisémite et antidémocratique, fait l’objet d’une demande d’interdiction en Allemagne déposée par les Etats régionaux. Fort de 6.000 membres, le mouvement est totalement marginalisé sur la scène politique allemande mais pourrait trouver une tribune à Bruxelles s’il réussissait à envoyer comme prévu un ou deux députés néonazis, grâce à une récente modification du système électoral allemand pour les Européennes. La Cour constitutionnelle allemande a en effet jugé en février anticonstitutionnel le seuil de 3% des suffrages jusqu’ici exigé en Allemagne pour entrer au Parlement européen.

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