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Elections au Nigeria : le président sortant doit s’y reprendre à plusieurs fois pour voter

Le président nigérian Goodluck Jonathan, candidat à sa réélection samedi, a dû s’y reprendre à plusieurs fois pour s’identifier dans son bureau de vote, via le système de lecteur de carte biométrique expérimenté pour la première fois cette année, a constaté l’AFP.

M. Jonathan a passé plus de trente minutes à l’intérieur du bureau de vote de son village natal d’Otuoke, dans l’Etat de Bayelsa (sud), accompagné de son épouse, Patience. Ils se sont résolus à quitter le bureau de vote, aucun d’eux ne parvenant à s’inscrire, deux lecteurs de carte biométriques successifs ayant échoué à reconnaître leurs cartes d’électeur.

Vers 11h00 (locales, 10h00 GMT), lui et son épouse sont revenus au bureau de vote où après une énième tentative, ils ont finalement réussi à s’enregistrer. Le Parti démocratique populaire (PDP) du président Jonathan a beaucoup critiqué ce nouveau système électronique, mis en place par la Commission électorale indépendante (Inec), pendant la campagne, avançant à maintes reprises que cela risquait d’engendrer des couacs dans les bureaux où les assesseurs ne sont pas habitués à les utiliser.

Des incidents du même type ont déjà été rapportés dans plusieurs bureaux de vote du pays, notamment à Maraba, dans la banlieue d’Abuja, où le lecteur d’empreintes digitales n’a pas fonctionné pour de nombreux électeurs. La reconnaissance des empreintes a finalement été abandonnée à Maraba au profit des méthodes traditionnelles.

Ouverture des bureaux de vote

La commission électorale a annoncé l’ouverture des bureaux de vote samedi au Nigeria, où les électeurs doivent choisir leur prochain président, au cours d’une élection considérée comme la plus serrée de l’histoire du pays le plus peuplé d’Afrique.

« Les bureaux de vote ont ouvert. Les inscriptions ont commencé », a déclaré le porte-parole de la Commission électorale indépendante (Inec), Kayode Idowu, à l’AFP. Le vote se déroule en deux temps au Nigeria.

Tout d’abord, les assesseurs procèdent à la vérification des inscriptions sur les listes dans la matinée, et les électeurs doivent revenir ensuite voter à partir de 13h30. Peu après l’horaire d’ouverture officiel (8h locales, même heure belge), des journalistes de l’AFP à Kano (nord), Lagos et Abuja ont cependant constaté que dans de nombreux bureaux, des responsables de l’Inec n’avaient pas encore été déployés et le matériel électoral n’avait pas encore été distribué.

Le président sortant, Goodluck Jonathan, brigue un second mandat, face à l’ancien général Muhammadu Buhari, son principal adversaire et le candidat d’une opposition plus unie que jamais.

Des élections législatives ont également lieu samedi au Nigeria, qui compte 68,8 millions d’électeurs inscrits – sur 173 millions d’habitants. Samedi matin, de longues files d’attente se sont formées formées devant les bureaux de vote, un peu partout dans le pays.

Certains électeurs ont même raconté avoir passé la nuit sur place. Dans la mégalopole de Lagos, d’habitude embouteillée jour et nuit, les rues étaient désertes, samedi matin, à cause d’une interdiction pour les véhicules de circuler pendant toute la durée du vote. Des barrages de police et de soldats étaient érigés sur les grandes artères de la ville.

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