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Elections américaines : la bataille pour les classes moyennes

Barack Obama et Mitt Romney se disputent l’électorat des classes moyennes, une catégorie durement touchée par la crise. Tous deux promettent d’en être les meilleurs défenseurs. Qu’y a-t-il derrière ces mots, comment les slogans sont-ils perçus par leurs destinataires?

Qui est le meilleur défenseur des classes moyennes? Les deux candidats à l’élection présidentielle américaine qui vont s’affronter lors d’un premier débat télévisé mercredi se veulent tous les deux les champions de la « middle class ».

« Mitt Romney apportera une vraie reprise avec 12 millions d’emplois, une croissance économique robuste et une classe moyenne renforcée », promet le porte-parole de son équipe, Ryan Williams. Barack Obama a fait quant à lui de la « restauration de la classe moyenne » l’un des slogans favoris de sa campagne. Depuis quelques semaines, l’ancien président Bill Clinton, fort de sa popularité au sein des classes moyennes en raison du souvenir laissé par les années de prospérité de son mandat, s’est engagé dans la campagne pour soutenir le président sortant.

La classe moyenne, qui représente 50 % des adultes, a en effet été rudement frappée par la crise économique. Nombre d’Américains issus de cette catégorie ont été touchés par le chômage ou la crise du logement. Le centre d’analyse Pew center parle de « décade perdue des classes moyennes », dans une étude publiée en août dernier. La classe moyenne a en effet rétréci et les inégalités sont à la hausse: en 2011, le groupe des adultes disposant du revenu moyen -compris entre 39.000 et 118.000 dollars par an (30.100 et 91.200 €) représentait 51 % de tous les adultes; alors que 40 ans ans plus tôt, en en 1971, en utilisant les mêmes limites de revenus, cette catégorie recouvrait 61 % des Américains.

« Votre situation est-elle meilleure aujourd’hui qu’il y a quatre ans? »

Et les sondages montrent que les Américains, dans l’ensemble, sont pessimistes pour l’avenir.

Pour séduire les classes moyennes, Mitt Romney a réutilisé la célèbre question posée par Ronald Reagan à ses concitoyens en 1980 lors de sa campagne contre Jimmy Carter: « Votre situation est-elle meilleure aujourd’hui qu’il y a quatre ans? » Le candidat républicain promet d’aider la classe moyenne par la réduction des impôts qui devrait, selon lui, stimuler la croissance et donc la création d’emplois.

Obama promet en revanche de rééquilibrer la fiscalité en revenant sur les cadeaux fiscaux accordés par son prédécesseur George W. Bush aux plus riches au cours de ses deux mandats. Il semble être entendu. Selon le Pew center, la promotion d’un rôle accru du rôle de l’État dans l’économie n’est pas pour déplaire aux Américains qui se définissent comme appartenant à la classe moyenne. À la question « Qui sont les responsables des difficultés actuelles? », ils incriminent en premier lieu le Congrès, les banques, les grandes entreprises, George Bush et la globalisation.

Un sondage de l’institut Gallup publié cette semaine montre que les classes moyennes estiment qu’Obama serait mieux à même de servir les intérêts de la classe moyenne : 53 % des personnes interrogées pensent qu’elles seront mieux loties dans 4 ans si Obama est réélu contre 43 % seulement pour qui Romney ferait mieux pour cette catégorie de la population.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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