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Egypte: manifestation près de la place Tahrir après l’abandon des charges contre Moubarak

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés samedi près de l’emblématique place Tahrir au Caire, scandant des slogans anti-gouvernementaux et dénonçant l’abandon de l’accusation de complicité de meurtres de manifestants contre l’ancien président Hosni Moubarak.

Un tribunal du Caire a abandonné samedi l’accusation de complicité de meurtres visant l’ancien raïs pour son rôle dans la répression sanglante des manifestations pendant le soulèvement de 2011 qui avait mené à sa chute. L’ex-président a également été acquitté samedi d’accusations de corruption, dans une affaire séparée.

Près de 300 manifestants se sont rassemblés près d’une entrée de l’emblématique place Tahrir, épicentre de la révolte de 2011, scandant: « le peuple exige la chute du régime, » ou encore « ils ont innocenté l’assassin, le sang de nos frères n’a pas coulé en vain. » Plus de 846 personnes avaient été tuées en 2011 durant les 18 jours du soulèvement populaire.

Samedi, la place était bouclée par l’armée qui avait déployé dès vendredi ses blindés et des renforts en prévision des manifestations organisées par l’opposition islamiste.

L’abandon des charges pour meurtre a été en revanche accueilli positivement par les partisans de M. Moubarak, qui se sont rassemblés en nombre limité devant l’hôpital militaire où l’ex-Raïs de 86 ans est actuellement détenu. Il est d’ailleurs brièvement apparu au balcon de sa chambre, assis dans une chaise roulante et lunettes de soleil sur le nez, pour les saluer.

Après la chute de M. Moubarak, l’Egypte a connu près de quatre ans de violences et d’instabilité politique, et l’armée a destitué en juillet 2013 le premier dirigeant égyptien démocratiquement élu, le président islamiste Mohamed Morsi.

Depuis, l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, architecte de la destitution de M. Morsi, est accusé par des défenseurs des droits de l’homme de vouloir instaurer un régime plus autoritaire encore que celui de M. Moubarak.

Plus de 1.400 manifestants islamistes ont été tués par la police et l’armée, et plus de 15.000 Frères musulmans ou sympathisants ont été emprisonnés. Des centaines ont en outre été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs.

Le pouvoir s’en est également pris à l’opposition laïque et de gauche, emprisonnant des dizaines de jeunes militants pour avoir enfreint une loi controversée limitant le droit de manifester.

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