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Egypte: le QG des Frères musulmans attaqué au Caire

Le Vif

Les Frères musulmans ont annoncé dimanche soir que leur quartier général au Caire avait été attaqué par des manifestants antigouvernementaux. Ces personnes ont tiré des coups de feu et lancé des des cocktails Molotov ainsi que des pierres.

Gehad El Haddad, porte-parole de la confrérie dont est issu le président Mohamed Morsi, a précisé qu’il était en contact par téléphone avec les Frères musulmans qui se trouvent à l’intérieur du bâtiment.

Ceux-ci, a-t-il ajouté, ont déclaré que les manifestants anti-Morsi n’avaient pu franchir le périmètre de sécurité établi autour du QG. Des bureaux des Frères musulmans ont été attaqués ces derniers jours dans plusieurs villes du pays.

Des milliers d’anti-Morsi place Tahrir, la tension monte

Des milliers de manifestants hostiles au président islamiste égyptien Mohamed Morsi réclament ce dimanche sa démission face à ses partisans également mobilisés, faisant craindre de nouvelles violences un an après sa prise de fonctions.

Sur la place Tahrir dans le centre du Caire, site emblématique de la révolte qui fit chuter le régime de Hosni Moubarak en février 2011, la foule affluait agitant des drapeaux tandis que des haut-parleurs diffusaient des chants patriotiques. « Le peuple veut la chute du régime », scandaient les manifestants, certains brandissant des cartons rouges à l’adresse du président, accusé de gouverner au seul profit des Frères musulmans, le mouvement dont il est issu.

« C’est une deuxième révolution, et Tahrir en est le symbole », affirme Ibrahim Hammouda, un charpentier venu de Damiette (nord) pour se joindre aux rassemblements anti-Morsi dans la capitale.

Des manifestations anti-Morsi ont également lieu à Alexandrie (nord), deuxième ville du pays, à Menouf et Mahallah, dans le delta du Nil, ainsi qu’à Port-Saïd et Suez, sur le canal du même nom, ou encore dans la ville natale de M. Morsi, Zagazig, au nord-est du Caire.

Redoutant de graves troubles dans cette épreuve de force, l’armée et la police se sont déployées à travers le pays pour renforcer la protection des installations vitales, notamment du canal de Suez.

Alors que les heurts entre pro et anti-Morsi ont déjà fait huit morts cette semaine dont un Américain, les militaires se sont dit garants de la stabilité du pays si le climat de crise dégénérait.

Craignant des dérapages violents, le département d’Etat a annoncé le départ d’une partie de son personnel diplomatique et conseillé aux Américains de différer tout voyage non-indispensable en Egypte.

Plusieurs pays, dont la France et la Grande-Bretagne, ont diffusé des consignes de prudence à leurs ressortissants, leur recommandant d’éviter les rassemblements ou de limiter leurs déplacements.

La crainte d’une aggravation de la crise provoque en outre depuis plusieurs jours une ruée des automobilistes sur les stations-service, et pousse de nombreux Egyptiens à faire des provisions.

Dimanche, premier jour de travail de la semaine, de nombreuses entreprises et bureaux étaient fermés par mesure de sécurité.

En préparation de ce rassemblement, organisé le jour du 1er anniversaire de la prise de fonctions de M. Morsi, les manifestants avaient installé des tentes et tendu des banderoles hostiles au président sur la place, symbole de la révolte qui avait chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak en 2011. D’autres manifestants anti-Morsi doivent se diriger vers le palais présidentiel situé à Héliopolis au Caire. Des rassemblements hostiles au président doivent également avoir lieu dans les provinces.

Dans l’autre camp, les partisans du président islamiste poursuivaient leur sit-in entamé vendredi dans le quartier de Nasr City au Caire, près de celui d’Héliopolis, pour défendre la « légitimité » du premier président civil et islamiste, élu dans le pays il y a un an. Les Frères musulmans, la confrérie dont est issu le président, a appelé elle aussi à une « mobilisation générale » pour appuyer le chef de l’Etat.

Ces mobilisations rivales font craindre de nouvelles violences après des heurts en Alexandrie et dans les provinces du Delta du Nil entre manifestants pro et anti-Morsi qui ont fait huit morts depuis mercredi dont un Américain.

La police et l’armée ont été déployées pour protéger les établissements vitaux du pays en cas de graves dérapages, ont indiqué des responsables. En outre, le ministère de la Santé a affirmé que les hôpitaux étaient en état d’alerte.

A l’origine des appels à manifester contre le président, depuis repris par l’opposition, se trouve Tamarrod (rébellion en arabe), un mouvement qui a revendiqué quelque 22 millions de signatures pour une pétition appelant à une présidentielle anticipée.

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