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Égypte: le président Sissi adopte une nouvelle loi anti-terroriste

L’Égypte a adopté mardi une nouvelle loi anti-terroriste renforçant le pouvoir des autorités pour agir contre toute organisation ou individu soupçonné de représenter une menace pour la sécurité nationale.

Depuis la destitution par l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi de l’islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, les autorités mènent une répression implacable contre les partisans de l’ancien chef de l’Etat. La confrérie des Frères musulmans de M. Morsi, qui avait remporté toutes les élections organisées entre 2011 et juillet 2013, a été classée terroriste en décembre 2013. Le décret présidentiel, publié mardi dans le journal officiel et ayant force de loi en l’absence de Parlement, définit comme « terroriste » « toute organisation ou rassemblement qui sème la terreur parmi les individus, ou met en danger leur vie, leurs libertés et leurs droits » ou « qui porte atteinte à l’unité nationale, à la paix sociale, ou à la sécurité nationale. » Le texte déclare également « terroriste » toute organisation « qui entrave ou met en danger les transports publics ou privés » ou « empêche les institutions de l’Etat ou les pouvoirs publics d’exercer leurs fonctions ». Les partisans de M. Morsi sont régulièrement condamnés par la justice pour entrave à la circulation, causée par leurs manifestations contre le pouvoir. Les activités de la confrérie des Frères musulmans, classée terroriste, sont interdites, ses locaux fermés, ses avoirs et ceux de ses membres gelés. Et faire la publicité du groupe est proscrit. Selon la nouvelle loi, les « terroristes » sont frappés d’une interdiction de quitter le territoire, leur passeport leur est retiré et leurs avoirs gelés. Depuis l’éviction de M. Morsi, les autorités disent mener « une guerre contre le terrorisme », alors que le pays est le théâtre d’attentats jihadistes visant régulièrement les forces de l’ordre. La principale organisation jihadiste du pays, Ansar Beït al-Madqess, a revendiqué des attentats particulièrement spectaculaires et meurtriers dans le nord de la péninsule du Sinaï. Le groupe a fait allégeance à l’EI qui sévit en Irak et en Syrie. Il dit agir en représailles à la sanglante répression qui s’est abattue sur les pro-Morsi, et dans laquelle plus de 1.400 manifestants islamistes ont été tués et au moins 15.000 personnes emprisonnées.

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